Sur les 236 élus habilités à donner un parrainage dans le Val-d’Oise, 128 ont finalement usé de cette prérogative. Et comme en 2017, ces derniers ont majoritairement plébiscité Valérie Pécresse. Emmanuel Macron la suit de loin dans le département, lui-même talonné par la socialiste Anne Hidalgo et l’écologiste Yannick Jadot.

La dernière ligne droite à l’élection présidentielle peut commencer. À 34 jours du premier tour, le temps des parrainages se conclut dans l’hexagone sur une avance de Valérie Pécresse qui récolte près de 20 % des paraphes. Elle sème de peu les onze autres candidats qui ont reçu leur ticket pour se présenter à la présidentielle. Le président sortant Emmanuel Macron et la socialiste Anne Hidalgo la talonne en récoltant à eux deux 27 % des signatures.
 
Dans le Val-d’Oise, l’écart se creuse largement en faveur de la cheffe de file des républicains qui glane plus de la moitié des parrainages (64 au total). « Ce n’est pas une surprise ! », s’enchante sa porte-parole Florence Portelli. « Elle est très populaire dans ce département car elle a un bon bilan en tant que présidente de la région Île-de-France. Elle a de bons lieutenants ici. Le Val-d’Oise est une terre pécressiste », analyse la maire de Taverny. Il faut dire que le Val-d’Oise est un territoire où la balance politique penche plutôt à droite. En 2017 déjà, le représentant des républicains pour la présidentielle, François Fillon, avait aussi remporté plus de la moitié des parrainages du département.
 

Emmanuel Macron triple ses parrainages par rapport à 2017

Pourtant, plusieurs membres de cette famille politique n’ont pas hésité à donner leur signature à des candidats qui n’en font pas partie. C’est notamment le cas du sénateur Sébastien Meurant et du maire de Sannois, Bernard Jamet, qui ont paraphé Eric Zemmour (Reconquête!), ou encore de Philippe Sueur qui a signé pour le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. Un choix défendu par le président de l’union des maires du Val-d’Oise, Daniel Fargeot, qui rappelle que « les élus locaux sont les gardiens de la démocratie » et qu’il leur « appartient moralement de permettre à celle-ci de s’exercer dans notre pays ».
 
L’extrême-droite récolte ainsi quatorze paraphes dans le département (11 %), soit quatre de plus qu’en 2017. Le nouveau candidat Eric Zemmour peut se féliciter d’avoir glané cinq bulletins, tout comme le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. Marine Le Pen (RN) et François Asselineau (UPR), quant à eux, sont à la peine en cumulant à eux deux que quatre parrainages dans le Val-d’Oise. Ces derniers restent donc loin derrière le candidat à sa propre réélection, Emmanuel Macron (LREM) qui obtient à lui seul seize parrainages dans le Val-d’Oise, soit 12,5 % des signatures. Une percée par rapport à sa première campagne où il n’avait remporté l’adhésion que de six parrains.
 
Avec 31 signatures, soit un quart des parrainages val-d’oisiens, la gauche fait aussi un meilleur score que la fois précédente. Grâce à ses quinze parrainages qui représentent 12 % des paraphes val-d’oisiennes, Anne Hidalgo devance de sept points l’écologiste Yannick Jadot, tandis que Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Nathalie Arthaud (LO) sont largement distancés. Les autres candidats, Christiane Taubira (DVG), qui ne concourt plus pour la présidence, Anasse Kazib (RP) ou Philippe Poutou (NPA) n’ont, eux, trouvé aucun parrain dans le Val-d’Oise. Ce qui n’empêche pas l’anti-capitaliste de rester en lice dans la course présidentielle, tout comme le divers droite Jean Lassalle, deuxième grand absent des parrainages val-d’oisiens.
 

Un taux de participation de 55 %

Le président (LR) de l’union des maires du Val-d’Oise, Daniel Fargeot se dit satisfait du taux de participation dans le département. Avec quelque 128 parrainages attribués, celui-ci avoisine les 55 %, contre 43 % en 2017. Le territoire ne suit donc pas la tendance nationale qui se cogne à un taux d’abstention de 70 %. Ce n’était pourtant pas gagné il y a encore quelque semaines au point que le président de l’Union des maires se sente obligé de lancer un appel aux maires fin février pour les sensibiliser.
 
Selon lui, les édiles ont longtemps hésité à donner leur parrainage par peur d’être mis « en porte-à-faux par leur électorat ». « Il faut qu’ils soient à nouveau anonymes, surtout dans les petites villes où les représentants ne sont souvent pas encartés », fulmine-t-il en rappelant que « le parrainage n’a pas valeur de soutien ». Si les maires des trente plus grandes villes du Val-d’Oise ont parrainé un candidat, à l’exception de Goussainville et Saint-Ouen-l’Aumône, les élus des communes de moins de 10 000 habitants se sont majoritairement abstenus. À l’image du maire de Longuesse, Norbert Lalloyer (SE), qui au départ ne voulait pas signer avant de donner au dernier moment son paraphe au candidat à la traîne François Asselineau (UPR). « Je suis sans étiquette et mon choix peut être mal interprété », souffle l’édile.