Alors que trois des dix candidats les mieux placés dans les sondages n’ont toujours pas obtenu leurs 500 signatures à huit jours de la clôture des parrainages, le président LR de l’Union des maires du Val-d’Oise, Daniel Fargeot, lance un appel auprès des édiles. Moins de la moitié d’entre eux ont exercé ce droit à ce jour.

C’est la dernière ligne droite pour les élus locaux. Il ne leur reste plus que huit jours pour parrainer un candidat à la future élection présidentielle. Cette phase de collecte est ouverte depuis le 27 janvier et concerne 236 élus dans le Val-d’Oise, dont 184 maires. Pour l’heure, pas même la moitié ne s’est encore prononcée, au grand dam du président de l’union des maires du Val-d’Oise, Daniel Fargeot (LR). « Les candidats n’ont jamais eu autant de mal à collecter des parrainages. Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Eric Zemmour, qui représentent à eux trois plus de 40 % des suffrages dans les sondages pour le premier tour, doivent pouvoir participer à cette élection », prévient le républicain.
 
À ce titre, la tête de liste du Rassemblement national, Marine Le Pen, a lancé un appel aux élus sur sa page twitter. « Si vous ne m’aidez pas, des millions d’électeurs seront privés d’élection. Ne laissez pas se produire un scandale démocratique majeur », a-t-elle alerté il y a deux jours. Et c’est bien pour ce même motif que Daniel Fargeot a contacté par mail les 126 maires val-d’oisiens n’ayant pas encore donné leur parrainage ce mardi 22 février. « Il me semblait nécessaire de les sensibiliser sur l’importance de ces signatures pour ceux n’ayant par leur 500 parrainages », souligne le maire d’Andilly qui veut éviter de tomber dans « un déni démocratique ».
 

« Parrainer n’est pas soutenir un candidat »

Selon le président de l’Union des maires du Val-d’Oise, les élus locaux subissent des pressions les empêchant de mener à bien cet exercice politique. S’il rappelle « que parrainer n’est pas soutenir un candidat », il déplore que ceux-ci soient désormais rendus publics. Une position défendue aussi par l’édile (DVD) de Sannois, Bernard Jamet, dont le parrainage accordé au candidat d’extrême-droite, Eric Zemmour, a fait couler l’encre de la gauche et de la droite départementale. « Un bon nombre d’élus ne souhaitent pas afficher leur signature de peur des menaces qui pourraient leur être proférées », ajoute Daniel Fargeot qui a donné son parrainage à sa cheffe de file, Valérie Pécresse, comme il lui avait « promis ».
 
Outre cet anonymat qu’il juge essentiel, l’édile souhaiterait une refonte du système de parrainages, cet outil qui « permet à la démocratie de s’exercer dans notre pays ». Ce dernier propose par exemple d’organiser un tirage au sort sous contrôle d’un huissier de justice pour ceux qui le veulent. Cela, afin que les élus récalcitrants « ne soient pas tenus pour responsables vis-à-vis de leurs électeurs » et puissent tirer ainsi un nom de candidat au hasard. Une proposition balayée par le Conseil constitutionnel qui explique qu’un parrainage « est un acte personnel et volontaire ».
 
Le président des maires du Val-d’Oise ne s’arrête pas là puisqu’il appelle aussi à ce que les élus locaux puissent signer en ligne. « Il faut se mettre à l’heure du numérique ! », lance-t-il. Sur un autre registre, Daniel Fargeot soumet l’idée de bloquer les parrainages pour les candidats ayant déjà reçu leurs 500 signatures et étant, de fait, éligibles à la course présidentielle. Ce plafonnement permettrait de « favoriser » les aspirants à la traîne.