La famille de l’individu de 18 ans, actuellement incarcéré, a été expulsée de son logement social ce mardi matin par la préfecture du Val-d’Oise, à la suite d’une décision du tribunal de Pontoise. Un jugement qui survient alors que le gouvernement appelle à un renforcement de la lutte contre le phénomène des rodéos sauvages.

Moins d’un mois après les faits, l’auteur d’un rodéo urbain ainsi que sa famille ont été expulsés de leur logement social ce mardi matin par les services de la préfecture du Val-d’Oise. Le 5 août dernier, cet habitant du quartier des Hauts de Marcouville à Pontoise avait roulé sur la dalle piétonne avec son motocross de couleur foncé et renversé deux enfants de moins de 11 ans, les blessant grièvement.
 
Après s’être enfui, le jeune conducteur de 18 ans s’est livré de son propre chef au commissariat dès le lendemain. Il est actuellement incarcéré et mis en examen pour « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à trois mois ». Cette affaire a largement ému l’opinion publique, l’une des deux victimes étant restée dans le coma une dizaine de jours. L’autre, un garçon de 11 ans, souffre quant à lui d’une fracture ouverte du tibia. Son état est stable.
 

« Lorsqu’on vit dans un parc social, on a des droits et des devoirs »

« C’est un drame inacceptable », commente le préfet du département, Philippe Court. « Tout ceci s’est passé au pied des immeubles. Or, lorsqu’on vit dans un parc social, on a des droits et des devoirs », ajoute-t-il. Les occupants de ce logement ont été notifiés dès la semaine dernière de cette évacuation qui s’est effectuée en présence des huissiers et du bailleur social. Avant les faits du 5 août dernier, il y avait déjà un avis d’expulsion prononcé à l’encontre de ces derniers, « ce qui nous a permis d’aller rapidement », détaille Philippe Court.
 


Pour appliquer cette peine, le parquet de Pontoise s’est fondé sur une base juridique « un peu différente ». « Ce jugement se rapproche de ce que nous avons déjà initié dans le département pour motif de trouble de jouissance de quartier. Depuis le printemps, nous avons appliqué ce motif dans 14 affaires », révèle le préfet.
 

Un plan départemental de lutte contre le rodéo urbain

Cette expulsion suit les instructions du ministère de l’intérieur et marque la volonté de l’Etat de « mettre un point d’arrêt au rodéo urbain ». Pour rappel, suite à l’incident du 5 août, le ministre Gérald Darmanin avait demandé aux différentes préfectures de serrer la vis pour lutter contre ce phénomène qu’il qualifie de « fléau dont les Français des quartiers populaires sont les plus souvent victimes ». Le locataire de Beauvau souhaite ainsi qu’au moins trois contrôles policiers quotidiens soient menés dans chaque département pour endiguer ce délit.
 
Le Val-d’Oise n’a pas attendu ces consignes pour faire de cette lutte une priorité. Depuis l’arrivée du nouveau préfet Philippe Court en avril, un plan départemental a été mis en place, permettant 112 interpellations ainsi que la saisie de 172 engins. Bien rompu à l’exercice, le département n’a fait « que l’intensifier ces derniers jours. […] Le ministre de l’intérieur a donné une vraie impulsion », indique le cabinet de la préfecture. Selon eux, depuis une dizaine de jours, 258 opérations ont été effectuées sur le territoire.