Avec cinq autres sénateurs, le président de la fédération LR du Val-d’Oise dit agir en faveur de la démocratie en parrainant un candidat qui n’a pas encore les signatures nécessaires pour se présenter à la présidentielle.

Nouveau coup dur pour la droite républicaine du Val-d’Oise. Après le maire de Sannois, Bernard Jamet, c’est au tour du sénateur Sébastien Meurant d’accorder son parrainage au candidat d’extrême-droite, Eric Zemmour (Reconquête!). À pile une semaine de la clôture de ce temps de collecte, l’élu et les sénateurs du Rhône, de l’Ain, de Côte-d’Or, du Bas-Rhin et des Hauts-de-Seine, ont expliqué au sein d’un communiqué de presse agir pour veiller « au bon fonctionnement d’une des plus anciennes démocraties d’Europe ».
 


 
« Nous assistons aujourd’hui à un non-sens démocratique car des candidats sollicités par des millions d’électeurs, en position, selon les sondages, d’accéder au second tour, se retrouvent dans l’incapacité de se présenter au suffrage universel », se défendent-ils. Eric Zemmour affiche aujourd’hui 350 signatures sur les 500 nécessaires. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de les remercier sur son fil twitter pour leur « courage » et leur « amour de la démocratie ».
 

« La situation du pays est catastrophique »

Sébastien Meurant affirme que « ce parrainage n’a pas valeur de soutien ». Il se range ainsi du côté de ces élus républicains qui n’hésitent pas à signer pour des candidats situés à l’opposé de leur échiquier politique, notamment le président des maires de France, David Lisnard, qui parraine l’insoumis Jean-Luc Mélenchon. De son côté, Daniel Fargeot, président des maires du Val-d’Oise, a récemment lancé un appel aux édiles du territoire pour les sensibiliser sur « l’importance de ces signatures pour ceux n’ayant pas leurs 500 signatures ».
 
Le numéro un de la fédération républicaine du Val-d’Oise, Sébastien Meurant, n’a pas peur de froisser sa famille politique depuis quelque temps. Trois ans plus tôt déjà, il a provoqué un tollé en s’invitant à la table de la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, dans un restaurant parisien. Et pas plus tard que cet automne, l’élu a écrit dans les colonnes du « Nouveau Conservateur », cette revue créée par des partisans de l’union des droites (droite classique et extrême-droite). Le sénateur y a titré sa tribune par « le grand remplacement est en marche », théorie d’extrême-droite qui observerait un bouleversement de la civilisation occidentale causé par les flux des peuples non européens.
 
Inquiet de « la situation du pays [qui]est catastrophique » et de « la crise sécuritaire migratoire », ce dernier assume ce virage très à droite. À ce titre, lors du congrès des Républicains, Sébastien Meurant a soutenu le candidat de la droite dure, Eric Ciotti, face à Valérie Pécresse, plus modérée. C’est finalement elle qui a remporté le précieux sésame pour représenter la droite à l’élection présidentielle. Contacté, Sébastien Meurant n’a pas répondu à nos sollicitations.