Le maire de Sannois (DVD) a annoncé ce lundi sur sa page Facebook avoir donné son parrainage au candidat Eric Zemmour au nom de la démocratie et de la liberté d’expression.

« J’ai décidé de parrainer la démocratie », s’explique l’édile (ex-LR) de Sannois, Bernard Jamet, à deux mois de l’élection présidentielle. Ce lundi 31 janvier, l’élu a créé la surprise sur les réseaux sociaux en annonçant son parrainage pour le candidat de « Reconquête ! », Eric Zemmour. « S’il ne peut pas participer à la course présidentielle, ce sont des millions de gens qui ne seront pas représentés », argue l’ancien enseignant qui prône avant toute chose « la liberté d’expression ».
 
Encarté dans aucun parti, Bernard Jamet avait d’ailleurs annoncé la couleur dès novembre dernier en écrivant aux Sannoisiens vouloir « parrainer un candidat qui serait bien placé dans les sondages mais qui pourrait être empêché de concourir par défaut de parrainages ».
 

 

« La droite doit être unie derrière Valérie Pécresse »

Parmi la centaine de commentaires laissés suite au post du maire de Sannois, la réaction de l’ancien président du conseil général du Val-d’Oise (1997-2008) et député LR. François Scellier se questionne aussi sur les raisons invoquées par Bernard Jamet. Ce dernier voit dans le parrainage un moyen « d’éliminer par cette voie une partie des candidats potentiels… et cette démarche n’a rien d’illégitime dans une démocratie ». « Libre à chacun d’utiliser « son pouvoir » comme il souhaite … encore faut-il pouvoir l’expliquer à ceux et à celles de qui on le tient ! », conclut François Scellier.
 
Plus qu’une question d’argument, Xavier Melki, maire LR de Franconville ne cache pas sa déception. Selon le secrétaire départemental des Républicains, « la droite doit être unie derrière sa candidate, Valérie Pécresse, la seule d’ailleurs capable de l’emporter face à Emmanuel Macron ». Et d’ajouter : « l’élection présidentielle n’est pas un jeu. Je considère que parrainer Eric Zemmour et d’autres candidats farfelus revient à concourir à la réélection d’Emmanuel Macron ».
 
Du côté du PS 95, le secrétaire fédéral du PS 95, Samir Lassoued, lui, trouve « regrettable que le maire de Sannois n’assume pas sa proximité avec Eric Zemmour en se cachant derrière des arguments prétendument démocratiques ». Pour ce dernier, cela relève plus d’un « choix politique » qu’autre chose, justifiant que le candidat d’extrême-droite n’a pas de réelles difficultés. L’ancienne plume du Figaro indiquait d’ailleurs le 10 janvier que son parti avait déjà récolté entre 300 et 350 promesses de parrainages.
 

236 élus val-d’oisiens habilités à donner un parrainage

Rétorquant qu’un parrainage ne vaut pas un soutien, Bernard Jamet regrette que ceux-ci soient rendus publics et « divulgués », lui qui avait parrainé Nicolas Dupont-Aignan à la dernière élection. Il va dans le sens d’Eric Zemmour qui, lors de ses vœux à la presse, a déclaré que cette suppression de l’anonymat était « une perversité et un reniement de la loi ». L’édile val-d’oisien ne compte d’ailleurs afficher aucun soutien.
 
Ouverte depuis le 27 janvier, la phase de collecte des parrainages en vue de la présentation d’une candidature à l’élection présidentielle prendra fin le 4 mars prochain. Dans le Val-d’Oise, 236 élus (maires, parlementaires, conseillers régionaux et départementaux et présidents des communautés de communes) sont habilités par la loi à présenter un candidat.