Samir Lassoued a officialisé ce mercredi sa candidature aux élections législatives dans la 6e circonscription du Val-d’Oise. Opposé à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES), il avait démissionné du Parti Socialiste au lendemain de l’accord entre les différents partis de gauche.

C’est officiellement la première dissidence socialiste dans le Val-d’Oise. Après avoir démissionné du parti socialiste en raison de la création de la NUPES, résultat de l’alliance entre LFI, le PS, EELV et PCF, Samir Lassoued a déposé, ce mercredi 18 mai, sa candidature dissidente – terme qu’il réfute – dans la 6e circonscription du département : « Je maintiens ma candidature car la NUPES n’est pas une alliance de fond mais un accord électoral, éloigné des réalités du terrain ».

 

L’élève-avocat âgé de 25 ans est en désaccord sur plusieurs points avec La France Insoumise, comme la sortie de l’OTAN et la désobéissance aux traités qu’il compare à une « trahison de l’idéal européen ». Il admet toutefois rester attaché « aux valeurs et aux camarades du PS ». Presque tous les candidats investis par le PS ont été évincés par la NUPES, à l’exception de Romain Eskenazi dans la 7e circonscription. 

 

S’il ne reproche à aucun socialiste de rester au sein de l’union de la gauche, Samir Lassoued déplore « qu’il y ait actuellement plus de socialistes en dehors du PS qu’à l’intérieur, avec de nombreux électeurs qui sont aux côtés d’Emmanuel Macron ». Interrogé sur les conséquences de sa candidature pour la gauche, Samir Lassoued répond « être surtout légitime » car il « connaît mieux les problématiques locales ».

« Remettre du dialogue social entre les syndicats et les patrons »

Soutenu par les Radicaux de Gauche (LRDG), la Gauche républicaine et socialiste (GRS) ou le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), il bénéficie également de soutiens locaux comme Rachid Temal, sénateur socialiste du Val-d’Oise opposé à la NUPES ou Romain Eskenazi (PS) : « Samir Lassoued est un militant que j’estime beaucoup. Je ne sais pas si j’aurais pris la même décision que lui, mais je ne lui jette pas la pierre », confie le seul rescapé socialiste investi par la NUPES. 

 

Pour sa première campagne législative, Samir Lassoued entend mener différents combats sociaux et écologiques. Défavorable à la réforme des retraites, il souhaiterait « remettre du dialogue social entre les syndicats et les patrons afin de mieux définir les métiers pénibles, et anticiper des départs à 58 et 60 ans ». L’ex-candidat malheureux sur le canton n°1 d’Argenteuil aux dernières élections départementales assure vouloir renforcer le syndicalisme dans les entreprises. Par ailleurs, il aimerait modifier le code d’aviation civil afin d’établir un plan anti-bruit à la hauteur des nuisances aériennes sur le territoire. 

 

Dans la 6e circonscription, longtemps ancrée à droite avec les trois mandats de François Scellier (UMP) entre 2002 et 2017, Samir Lassoued sera notamment confronté à Gabrielle Cathala, investie par la NUPES, et à la députée sortante (Renaissance, ex-LREM) Nathalie Elimas, elle-même candidate dissidente à sa propre succession. L’ancienne secrétaire d’Etat visée par une enquête judiciaire pour des faits de harcèlement et de maltraitance a été privée de l’investiture par la majorité.