Le conseil national du Parti socialiste a voté en faveur de l’accord avec la France Insoumise pour les élections législatives, dans la nuit du 5 au 6 mai. Des élus du PS regrettent toutefois la place minoritaire qui leur est laissée, après plusieurs jours de négociations.

Les différents partis de gauche sont rassemblés sous l’étiquette NUPES (nouvelle union populaire économique et sociale).

 

167 voix pour, 101 contre et 23 abstentions. Jeudi soir, les 300 membres du Conseil national du Parti socialiste ont tranché en faveur de l’alliance avec la France Insoumise, Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF). Rassemblés sous l’étiquette NUPES (nouvelle union populaire économique et sociale), les différents partis entendent imposer une cohabitation au président réélu Emmanuel Macron et son mouvement LREM, rebaptisé Renaissance depuis ce jeudi 5 mai, à un peu plus d’un mois des élections législatives.

 

Sur les 577 circonscriptions législatives françaises, 70 investitures ont été obtenues par le PS à l’issue de l’union de la gauche. Opposé à la répartition des circonscriptions qu’il juge « déconnectée de la réalité du terrain », Rachid Temal sénateur socialiste du Val-d’Oise considère que « les socialistes ont été sacrifiés » par l’accord ratifié le 5 mai à Ivry et que cette part ne « correspond pas du tout à la réalité du poids électoral du PS dans le pays ». Dans son département, sept circonscriptions ont été attribuées à LFI, deux au pôle écologiste, et seulement une aux socialistes, la 7e, tenue par le macroniste Dominique Da Silva, qui regroupe les cantons de Montmorency, Ecouen, Domont, et Sarcelles Sud-Ouest.

 

Rachid Temal cible des points de désaccord avec Jean-Luc Mélenchon sur la police, la sortie du nucléaire, ou la désobéissance aux traités européens. « Les Insoumis veulent déroger aux lois européennes et françaises mais ils doivent découvrir que l’insoumission existe aussi ailleurs. Il y a donc des candidats sacrifiés qui décident d’être insoumis et ils seront candidats », assure-t-il. Il déplore également les départs de membres du PS comme Samir Lassoued, candidat aux élections législatives sur la 6e circonscription du Val-d’Oise qui a annoncé sa démission ce vendredi 6 mai, à la suite de la décision du conseil national.

 

Dans les prochains jours, Rachid Temal promet de réunir tous les socialistes du Val-d’Oise et d’échanger avec les militants de chaque section. Par ailleurs, il encourage les socialistes dissidents qui espèrent se présenter en marge de l’union.

 

« Le but n’est plus d’aller couvrir toutes les circonscriptions »

La maire (PS) de Bezons Nessrine Menhaouara qui a soutenu la proposition du Premier secrétaire du Parti Socialiste, Olivier Faure, dresse un bilan réaliste sur l’état de son parti : « Le Val-d’Oise est à l’image du reste de la France où le parti socialiste n’a pas fait un résultat honorable » (1,15% dans le 95 et 1,75% à l’échelle nationale au premier tour de l’élection présidentielle, ndlr). Elle explique que « le but n’est plus d’aller couvrir toutes les circonscriptions, mais de reconstruire », alors que 45% des électeurs de sa ville ont voté pour Jean-Luc Mélenchon en avril.

 

Approuvée à 62% par le PS, l’alliance avec LFI a été encouragée par des élus favorables à une union de la gauche. À peine les tractations entamées au niveau national, le maire (PS) de Gonesse Jean-Pierre Blazy réclamait déjà un contre-pouvoir en réponse au second mandat d’Emmanuel Macron le mois dernier. L’ancien député de la 9e circonscription du Val-d’Oise qui a connu la cohabitation entre Jacques Chirac et Lionel Jospin (1997-2002) s’était réjoui de la « rencontre productive entre le PS et LFI » et espérait « un sursaut des partis de gauche ». Un sursaut aujourd’hui concrétisé par un accord historique.