Dans son rapport, la Chambre régionale des comptes (CRC) Île-de-France constate la bonne gestion financière de Pontoise entre 2017 et 2020. Toutefois, deux points sont soulevés, comme le « recours irrégulier aux vacataires » par la ville et une « absence apparente de coordination » avec l’agglomération de Cergy-Pontoise.

« Nous avons eu une gestion de rigueur », se félicite l’ancien adjoint au maire, Gérard Seimbille, face au bilan de la Chambre régionale des comptes (CRC) francilienne qui vient de rendre son rapport sur les finances de Pontoise. Épluchant les années 2017 à 2020, l’instance parle d’une « situation financière assainie » où la capacité de désendettement de la ville s’est améliorée. Cette dernière passe ainsi sous la barre des quatre années nécessaires pour rembourser la dette en 2020, soit un an de moins qu’en 2017.
 
L’autre bonne nouvelle, ce sont les recettes qui progressent toujours plus vite que les dépenses. La commune a doublé sa capacité d’autofinancement en trois ans pour atteindre un solde positif de 4,1 M€ en 2020, limitant son recours à de nouveaux emprunts. La CRC note tout de même qu’elle « reste moins élevée que celle des communes du Val-d’Oise appartenant à la même strate de population ».
 

« Il y a eu une gestion fine de la masse salariale »

La stratégie adoptée a donc été celle de la prudence, les charges de fonctionnement ayant baissé de 2 % entre 2017 et 2020. Un ralentissement qui serait le résultat d’une « optimisation [des]contrats pour qu’ils ne coûtent pas trop cher », souligne l’édile républicaine Stéphanie Von Euw. De plus, « les charges du personnel sont demeurées stables », écrit la CRC. « Il y a eu une gestion fine de la masse salariale pour la contenir tout en gardant des services de qualité. Il y a notamment eu un travail poussé pour limiter l’absentéisme », explique la maire.
 
Cette santé financière permet à la nouvelle municipalité de dégager des marges pour de futurs investissements. « Nous souhaitons garder cette capacité d’autofinancement pour construire de nouveaux équipements publics, tels que la refonte de l’école Ludovic-Piette à Marcouville, la rénovation des remparts ou encore la création d’une maison de quartier à Bossut », explique Stéphanie Von Euw.
 
L’élue de droite souhaite pour autant rester prévoyante sur les dépenses à venir. « Nos capacités financières doivent aussi absorber le tsunami qui s’annonce face à un gouvernement qui déclare unilatéralement des réformes sur la mutuelle, le smic, etc. sans aucune compensation », martèle cette dernière.
 

L’appel aux vacataires « répond à une réalité économique »

Malgré tout, une ombre vient ternir le tableau positif dessiné par la Chambre régionale qui observe « un recours irrégulier aux vacataires ». Elle demande la régularisation de ceux occupant des fonctions permanentes. Si la maire s’engage à « renforcer [sa]vigilance dès à présent », cette dernière dit toutefois répondre à une « réalité économique ». « Dans le secteur de l’animation, où nous trouvons la quasi-totalité de nos vacataires, nombre d’agents n’admettent de venir travailler que sous réserve de disposer d’un contrat souple », argue-t-elle.
 
Dans son rapport, l’instance publique pointe aussi un manque de coordination entre la commune et l’agglomération de Cergy-Pontoise, notamment sur les questions d’aménagement. Deux stratégies urbanistiques se font ainsi face, entre une ancienne ville-nouvelle, Cergy, qui suit une logique de « construction » et une ville historique, Pontoise, qui a plutôt le souci de la « réhabilitation » et de la « préservation » de son centre pour garder son identité.
 
Un constat que reconnaît Stéphanie Von Euw. Elle temporise néanmoins en disant que ce grand écart tend à se réduire avec le nouvel exécutif de l’agglomération mis en place depuis bientôt deux ans. « Les communes de l’agglomération sont plus sur une logique de préservation du bâti et une limitation de la bétonisation pour procéder à une meilleure absorption des habitants », plaide l’élue de droite.