Plusieurs élus de la droite condamnent cette rencontre entre le numéro 1 des LR du département et la nièce de Marine Le Pen. Contacté, le principal intéressé réfute toute alliance ou rapprochement en vue des municipales.

L’information a fait l’effet d’une bombe. Un mois après la débâcle historique de la droite aux européennes, une quinzaine d’élus LR, dont Sébastien Meurant, le président des Républicains du Val-d’Oise, ont dîné avec Marion Marchal Le Pen, mardi dernier dans un restaurant à Paris.

 

Selon les informations rapportées par Le Figaro qui a dévoilé l’information ce jeudi matin, il aurait été question lors de ce repas de « débattre d’importants sujets d’actualité » dont « les lois de bioéthique, l’ouverture de la PMA aux couples de femmes, la privatisation d’ADP, la situation d’Alstom » ou encore « l’insécurité et l’immigration ».

 

Une démarche « incompatible avec la présidence des Républicains »

Dans le Val-d’Oise, la révélation de ce diner n’a pas tardé à faire tomber une pluie de réaction de condamnations d’élus membres du parti.

Dans un communiqué commun, les trois parlementaires LR du département (Arnaud Bazin, Jacqueline Eustache Brinio et Antoine Savignat) « disent désapprouv[er] fermement la démarche entreprise par le Sénateur Sébastien Meurant » la qualifiant d’ « incompatible avec la présidence des Républicains du Val-d’Oise », et l’appeler à « tirer les conséquences de ses actes, qui nous divisent plutôt qu’ils ne nous rassemblent ».

 

De son côté la présidente du conseil départemental, Marie-Christine Cavecchi dit « regrette[r] et condamne[r] l’orientation prise par certains membres et élus de [sa] famille politique, y compris [son] président de fédération LR du Val d’Oise Sébastien Meurant, qui vise à se rapprocher de l’extrême droite », et d’ajouter que de « telles initiatives ne nous aident pas à construire une alternative crédible pour l’avenir de la France, l’impératif qui doit continuer à nous guider collectivement ».

 

Une réaction également partagée par Xavier Melki, maire de Franconville qui dit « y voir un rapprochement avec la famille Le Pen et les valeurs qu’elle véhicule », et qu’il ne peut ni « cautionner ni soutenir » ce « choix du pire ».

 

« Il n’a jamais été question d’alliance, ni de rapprochement », Sébastien Meurant

De son côté le numéro 1 des Républicains du Val-d’Oise a confirmé, ce jeudi après-midi, la rencontre avec Marion Maréchal Le Pen sur son compte Twitter.

 

 

Contacté, celui-il explique qu’il était notamment question d’aborder « des questions essentielles comme les sujets régaliens », « en matière de respect des frontières » ou « comment empêcher la privatisation d’ADP » par exemple. En revanche « il n’a jamais été question d’alliance ni de rapprochement [dans le cadre des municipales de 2020, ndlr], ce n’est pas du tout le sujet », se défend le président des LR95.

 

Quant aux réactions des membres de son parti, celui-ci dit ne pas les comprendre estimant que cette rencontre a été « mal perçue » car certains ont « écrit des choses fausses », et de conclure « si j’avais voulu être au RN, j’aurais été au RN ».

 

Un précédent en septembre 2018

En septembre dernier, Sébastien Meurant s’était déjà attiré les foudres du sénateur Arnaud Bazin, suite à des propos tenus dans le magazine l’Incorrect au sujet du dialogue avec le Rassemblement National. À l’époque, celui-ci avait appelé à se « parl[er] tous ensemble, sans a priori et sans arrière-pensées, sans autre objectif que le bien commun ». Ce à quoi le sénateur Arnaud Bazin avait adressé une « demande aux instances d[u] parti de sortir le carton rouge » contre « la dérive idéologique et la confusion politique évidentes de Monsieur Meurant ».