Malgré un taux de vaccination important et un variant Omicron qui semble entraîner moins de formes graves, la cinquième vague voit s’envoler le nombre de personnes positives à la Covid-19. Les hôpitaux d’Argenteuil, de Pontoise et de Gonesse sont sous tension, souffrant du manque de personnel et peinant à s’occuper des soins généraux.

272 000. C’est le nombre record de nouveaux cas positifs en 24h enregistrés en France le mardi 4 janvier, d’après Santé publique France. Dans le Val-d’Oise, la moyenne calculée au quotidien avoisine les 4 400 cas, selon le site du gouvernement, soit une augmentation de 150 % depuis une semaine. Une flambée épidémique encore jamais observée jusqu’à présent, portée par la double circulation du variant Delta, « que nous connaissons déjà », a tweeté le ministre de la Santé, Olivier Véran, et du nouveau variant Omicron « plus contagieux ».
 
Cette avalanche de cas correspond à une cinquième vague établie depuis la mi-novembre, malgré une couverture vaccinale complète pour 90 % de la population majeure – hors dose de rappel. Cette conjoncture, ainsi que la particularité d’un Omicron qui développe moins de formes graves que son aîné, permettent pour l’instant de contenir en partie les effets sur l’hôpital. Plus de 20 000 personnes sont aujourd’hui hospitalisées, dont 3 665 personnes en soins critiques. Cela équivaut à un taux de 73 % d’occupation des lits en surveillance continue, soit 70 points de moins que lors de la première vague en avril 2020. Un constat retrouvé à l’échelle du département qui, ce mercredi 5 janvier, voit 77 % de ses lits occupés et 45 personnes en soins critiques.
 

« La vaccination est la meilleure arme »

Depuis les fêtes de fin d’année, l’hôpital de Gonesse a dû doubler le nombre de ses lits de médecine pour la Covid-19 dans une unité dédiée, soit 48 lits à ce jour. Si le niveau d’intensité reste « incomparable à la première vague », communique l’établissement, celui-ci reste obligé de « déprogrammer des activités de médecine et de chirurgie non-urgentes pour mobiliser du personnel sur les services en tension ». Ces lits ainsi mobilisés ne permettent plus de répondre au mieux aux besoins de soins généraux, alors que l’offre médicale du territoire de l’est du Val-d’Oise « repose essentiellement sur l’hôpital de Gonesse », s’inquiète ce dernier. Et d’insister que cette mise sous tension aurait pu être évitée si « tout le monde était vacciné » – sept personnes sur huit en réanimation ne l’étant pas dans leur cas.
 
Bertrand Martin, directeur du centre hospitalier d’Argenteuil, surenchérit en évoquant la période hivernale durant laquelle les symptômes viraux abondent, entraînant « une grosse activité aux urgences qui n’est pas facile à prendre en charge ». Six personnes y sont actuellement en soins intensifs à cause de l’épidémie, soit 100 % de la capacité d’accueil dans ce centre. Les six autres lits de réanimation ne sont plus opérationnels par manque de personnel. La direction évoque des difficultés de recrutement depuis plusieurs mois et une fatigue des effectifs face à la longueur de la crise sanitaire. D’autant plus que les arrêts maladie se multiplient chez ces derniers du fait de « phénomènes de clusters dans certains services qui déstabilisent leur bon fonctionnement ».
 
Même constat du côté de l’hôpital René Dubos à Pontoise, qui explique aussi ce manque d’effectif par le temps des fêtes et ses nombreuses prises de congé. Pour autant, le Dr. Edouard Devaud, spécialisé en médecine interne et en infectiologie, se veut rassurant et considère que « les vagues allant, l’impact du virus sur les sujets est moindre », tout en préconisant que « la vaccination est la meilleure arme » pour désengorger les hôpitaux. Aujourd’hui, sur les 14 personnes en réanimation au sein de l’établissement, seules deux sont vaccinées, dont une est immunodépressive. « Les soignants en ont marre et ne comprennent pas les réticences à se faire vacciner. Si les gens ont peur, c’est auprès de nous qu’il faut se renseigner, et non pas par le biais de la télévision ou des réseaux sociaux », conclue-t-il.