En une semaine, le nombre de classes fermées a presque doublé dans le Val-d’Oise pour atteindre 120 au 25 mars. Pour casser les chaînes de contamination, les maires de Bessancourt, Montmagny, Gonesse ou encore Vémars, appellent à avancer les vacances scolaires. 

Confiné pour la troisième fois depuis le 20 mars, le Val-d’Oise a le taux d’incidence le plus élevé de France. En date du 27 mars, il était de 805 pour 100 000 habitants contre 362 au début du mois. La situation sanitaire continue de se dégrader et les hôpitaux sont actuellement en saturation avec 127 % d’occupation des lits de réanimation. 

 

Les jeunes sont notamment de plus en plus touchés. Le taux d’incidence chez les 0-9 ans a doublé en l’espace de deux semaines pour atteindre 331,2 le 21 mars dernier. Cette hausse d’élève contaminé a un impact sur le nombre de classes fermées. D’après l’académie de Versailles, au 25 mars, 120 classes étaient fermées dans le département, soit 51 classes de plus par rapport à la semaine précédente. Et cela avant le renforcement du protocole sanitaire mis en place depuis le 29 mars qui prévoit la fermeture de la classe dès qu’un cas positif est avéré. Face à cette situation, plusieurs maires val-d’oisiens proposent d’avancer les vacances de printemps de manière à freiner l’épidémie. Alors que certains souhaiteraient un simple avancement des congés, d’autres préféreraient un prolongement du temps d’interruption, quitte à ce que les élèves aient des cours en distanciel.

 

« On a l’impression de surexposer le personnel, les enseignants et les enfants »

 

« Le virus ne s’arrête pas aux portes de l’école », s’exclame Jean-Pierre Blazy (ex-PS), maire de Gonesse. Le maire de Montmagny, Patrick Floquet (DVD), insiste sur la nécessité d’adopter cette mesure rapidement. « Fermer les écoles tout de suite en anticipant les vacances peut être une bonne solution pour casser le rythme des contaminations. On ne peut plus attendre le 19 avril », alarme-t-il. Parce que des élèves ont été contaminés, trois classes dans deux écoles différentes sont actuellement fermées dans sa commune.

 

« Il faudrait avancer les vacances au 2 avril. Je ne remets pas en cause les écoles ouvertes. Je dis simplement qu’il n’y a pas eu les moyens mis en place avec des vaccins pour les enseignants et des tests massifs. Nous n’avons fait ni l’un ni l’autre donc on se retrouve avec une explosion des cas », fulmine Jean-Christophe Poulet, édile (DVG) de Bessancourt. Sa commune voit désormais ses trois groupes scolaires concernés par des fermetures. 

 

Pour Jean-Christophe Poulet, avancer les vacances donnerait du temps pour vacciner les enseignants. Au même titre que les soignants considérés par l’État comme public prioritaire pour la vaccination, le maire estime que les professeurs sont aussi en première ligne. « On a l’impression de surexposer le personnel, les enseignants et les enfants sans se donner les moyens de les protéger. » surenchérit-il.

 

« Les tests salivaires manquent cruellement »

 

Un sentiment partagé par le maire de Vémars, Frédéric Didier (SE), qui réclame des tests salivaires dans sa commune et celles alentour. « Nous les attendons toujours. Il y a un écart entre le protocole annoncé et la réalité du terrain », regrette-t-il. En attendant, « la meilleure solution est d’avancer les vacances scolaires », selon lui. 

 

À Gonesse, le problème est analogue. Le maire de la ville, Jean-Pierre Blazy s’impatiente. « Nous voyons des enfants qui sont contaminés et encore ils ne sont pas tous dépistés puisque les tests salivaires manquent cruellement », s’agace-t-il.  Ce dernier envisage de « réduire les activités dans les écoles ou même de les fermer » s’il ne reçoit pas les moyens pour dépister au sein des établissements.  

 

Les élus attendent désormais l’allocution du président de la République Emmanuel Macron prévue ce mercredi à 20h. « Il faut que l’État prenne ses responsabilités », clame Jean-Christophe Poulet.