Durant ce premier week-end de reconfinement, plusieurs élus locaux ont demandé au gouvernement de revenir sur sa décision de fermer les commerces dits « non essentiels ». Un appel catégoriquement refusé par Jean Castex, justifiant qu’il est encore « beaucoup trop tôt ».

Considérés comme « non essentiels », les fleuristes ont dû fermer boutique après une dérogation accordée pour la Toussaint. 

C’est une fin de non-recevoir à laquelle ont été confrontés les commerces de proximité. Invité du 20h de TF1, ce dimanche 1er novembre, Jean Castex a été intransigeant. « Non, nous ne reviendrons pas. Ce n’est certainement pas le moment de revenir sur les mesures annoncées. C’est beaucoup trop tôt », a-t-il déclaré. D’un ton grave, le Premier ministre a rappelé « [qu’il] en va de la survie de l’économie et de notre santé collective ».  

 

Ce week-end, bon nombre d’élus locaux ont pourtant milité pour la réouverture des commerces de centre-ville. Les présidents des sept départements franciliens ont notamment adressé un courrier commun au Premier ministre, dimanche, pour lui demander de revenir sur cette mesure.

 

« Leur disparition ferait de nos centres-villes des champs de ruine »

Vent debout, ils refusent de « se résigner à la disparition inéluctable d’un grand nombre de petites et moyennes entreprises, déjà durement éprouvées au printemps », estimant que « leur disparition ferait de nos centres-villes des champs de ruine ».

 

Les élus locaux réclament donc plus de souplesse au gouvernement. « Nous souhaitons que soit définitivement reconnue notre capacité d’intervention dans le domaine de l’économie », précise Marie-Christine Cavecchi, Présidente du Département du Val d’Oise.

 

Certains maires du département ont également rejoint la fronde. Stéphanie Van Euw, Isabelle Mézières et Sébastien Poniatowski, respectivement à la tête de Pontoise, Auvers-sur-Oise et L’Isle-Adam, se sont associés ensemble pour rédiger une lettre à Jean Castex. 

 

« Nos commerces ne sont pas armés financièrement »

En préambule, les édiles dressent un constat alarmant. « Alors que notre pays se replonge dans un confinement non anticipé, force est de constater que parmi ses principales victimes figurent nos commerces, nos restaurants, nos cinémas, nos marchés », regrettent-ils en réclamant leur réouverture sous un protocole sanitaire renforcé. Ces derniers mettent plusieurs raisons en avant. 

 

Premièrement, « la grande majorité des commerces et des marchés savent aujourd’hui gérer un protocole sanitaire de façon stricte et sont motivés pour le faire ». D’autre part, les maires de la vallée de l’Oise souhaitent éviter les faillites. « Nos commerces ne sont pas armés financièrement comme ils l’étaient en mars. Les comptes sont vides, la trésorerie a fondu », craignent-ils. Autant d’arguments qui n’ont pas suffi à convaincre le gouvernement de changer de cap.

 

Au nom de « l’équité », Jean Castex a tout de même prononcé la fermeture des rayons « non-essentiels » dans les grandes surfaces dès ce mardi 3 novembre. Une tolérance sera accordée jusqu’à mercredi. Cette décision concerne directement les produits culturels (livres, CD, DVD), les jouets, les vêtements, la bijouterie, le maquillage, l’électroménager ou encore les fleurs. 

 

D’ici une dizaine de jours, la situation des commerçants est susceptible d’évoluer en cas d’amélioration de la situation sanitaire. Cela fait partie des annonces prononcées par le chef de l’État, Emmanuel Macron, jeudi dernier. 

 

Pour l’heure, 20 milliards d’euros supplémentaires vont être débloqués par le gouvernement pour venir en aide aux commerces, ainsi qu’aux Français les plus précaires.