François Pupponi, député (DVG) de la 8e circonscription du Val-d’Oise et ex-maire de Sarcelles pourrait comparaître prochainement devant le Tribunal correctionnel de Pontoise. L’élu est soupçonné de détournement de biens publics et faux et usages de faux dans l’affaire dite de la SEM Chaleur, en charge du réseau de chauffage de Sarcelles, qu’il a présidé jusqu’en 2017.

Ce sont des factures d’hôtels et de restaurants réglées avec la carte bancaire de la société d’économie mixte qui conduisent la justice à demander un renvoi du député devant le Tribunal correctionnel de Pontoise. Dans le cadre de cette affaire qui remonte à plus de 10 ans, François Pupponi est soupçonné de détournement de biens publics à hauteur de 25 000 € et faux et usages de faux.

Tout débute en 2007, avec un courrier anonyme adressé au parquet de Pontoise, accompagné de factures adressées à la SEM pour des restaurants et des nuits d’hôtel, à Paris et en province datées de 2004, 2005 et 2006. À l’époque, François Pupponi, est alors maire (PS) de la ville de Sarcelles et dirige cette société depuis son élection à la mairie en 1997. Le parquet ouvre alors une enquête préliminaire en 2008, soupçonnant l’élu d’une utilisation de la carte bancaire de la SEM à des fins personnelles. Une enquête qui mènera à plusieurs perquisitions notamment à la maire de la ville, et plus récemment la mise en examen du parlementaire fin 2017.

 

« Je n’ai rien à me reprocher dans cette affaire »

« Je suis impressionné par le fait que la justice ait besoin de 12 ans pour trouver cette somme de 25 000 €. D’autant que la SEM a fait l’objet d’un contrôle fiscal sur cette période de 2004 à 2006 », réagit le parlementaire qui ajoute que « ces factures sont liées aux activités de la SEM »« Pour le faux et usage de faux, les documents ont été signés par moi et une autre personne, et je suis le seul à avoir une poursuite en justice », ajoute l’intéressé qui s’étonne « de voir cette affaire avancer lors des périodes électorales, comme en 2007 »L’intéressé ajoute qu’il n’a « rien à [se]  reprocher dans cette affaire » et qu’il souhaite « faire appel de ce renvoi ».

« L’intégralité des factures a été acceptée par le contrôleur fiscal […] s’il y a discussion cela porte sur des queues de cerises » abonde l’avocat de François Pupponi, qui évoque une somme de 800 €, au lieu de 25 000 €. « L’ordonnance de renvoi ne chiffre pas le préjudice de la société, elle est imprécise et ne permet pas à M. Pupponi de connaître l’objet du grief ». Il y aura « contestation de l’ordonnance », conclut l’avocat.