Les premiers réfugiés arrivent peu à peu dans le département. À Cergy, l’Île de loisirs s’est organisée avec la Fédération française de hockey sur glace pour héberger en urgence des familles ukrainiennes, quand la commune de Bessancourt prête déjà ses logements municipaux à deux familles. En attendant les consignes de la préfecture, d’autres collectivités se tiennent prêtes elles aussi pour accueillir.

Ce sont 32 réfugiés ukrainiens, dont plus de la moitié sont mineurs, qui devraient arriver sur les terres cergyssoises de l’Île de loisirs ce vendredi soir, « sous réserve des aléas de la route », précise Malika Yedbri, première adjointe au maire de Cergy. Une demande du président de la Fédération française de hockey sur glace (FFHG), Pierre-Yves Gerbeau, ce dernier ayant affrété un bus pour ramener des familles dont au moins un enfant joue au hockey dans le Fédération ukrainienne. Ils vont ainsi être logés dans le centre d’hébergement d’urgence Hubert Renaud. « Nous sommes prêts à les accueillir. Avec les services de la ville et le collectif Solidarité Ukraine 95, nous avons déjà organisé les mesures d’accompagnement et prévu un suivi social », soutient l’élue socialiste.
 
Les réfugiés devraient résider au moins quelques jours au sein de l’Île de loisirs. La région francilienne est plutôt une « station de transit avant que les Ukrainiens aillent là où leur diaspora est plus importante », révèle Malika Yedbri. Un schéma différent de 2015 lorsque le poumon vert de Cergy a hébergé « 100 à 200 migrants » des suites du conflit irako-syrien. « C’était différent car nous n’étions pas sur les mêmes jauges, les séjours étaient beaucoup plus longs et nous avons dû travailler à l’intégration de certaines familles sur le territoire », souffle celle qui prétend à un siège à l’Assemblée nationale pour les prochaines élections législatives.
 

L’ancienne patinoire de Cergy pourrait être réquisitionnée

Bessancourt a, de son côté aussi, dépêché ses propres moyens pour offrir l’hospitalité à deux familles ukrainiennes d’habitants de la commune. Si elles logent pour le moment chez des proches, la municipalité est en train de leur aménager les deux appartements dont l’hôtel de ville dispose. La municipalité veut « suivre le même processus » que pour l’accueil d’une famille irakienne il y a sept ans. « Nous comptons très rapidement scolariser les enfants et les intégrer dans le tissu associatif. On verra ensuite si les familles veulent rester durablement, auquel cas nous lèverons tous les freins pour les accompagner », insiste l’édile (DVG), Jean-Christophe Poulet.
 
De son côté, l’agglomération de Cergy-Pontoise dit guetter les directives de la préfecture du Val-d’Oise. Elle se tient prête à réquisitionner des lieux comme l’ancienne patinoire du parvis, comme cela a été fait pendant quatre ans pour orienter des migrants issus notamment de maraude. Mais c’est aux services de l’État de donner l’ordre de marche, lesquels mettent actuellement en place « un dispositif de coordination pour l’hébergement sur le territoire », révèle la communauté d’agglomération. Pour l’heure, la préfecture ne souhaite pas encore communiquer le nombre de réfugiés sur le sol du département, ou en passe d’être accueilli, alors que le ministère de l’Intérieur a déjà annoncé la présence de 10 000 Ukrainiens sur le territoire national.
 

Cent lits mis à disposition par le conseil départemental

En attendant les consignes, le conseil départemental est aussi à pied d’œuvre. Il met à disposition des services de l’État cent lits pour de l’hébergement provisoire, en partenariat avec le CDFAS, les pompiers du 95 et Val-d’Oise habitat. « Le département veut participer à l’élan national pour le peuple ukrainien en mobilisant ses services sociaux », souligne notamment la présidente (LR), Marie-Christine Cavecchi. Un accompagnement social et médical sera proposé aux réfugiés en cas de besoin. Même discours à Sarcelles où le maire (PS) Patrick Haddad privilégiera le Cèdre bleu comme lieu d’accueil. « Nous restons volontaires pour accueillir les familles, y compris dans la durée, en les accompagnant dans leur parcours d’insertion », promet l’élu de gauche.
 
À Argenteuil, un formulaire en ligne a été créé pour les habitants prêts à loger des réfugiés. Sur celui-ci, les volontaires indiquent leurs coordonnées et leur capacité d’accueil. La municipalité compte envoyer ensuite ce document à la préfecture du Val-d’Oise qui peut globaliser l’ensemble des inscriptions. Pour l’instant, une quinzaine d’Argenteuillais a rempli ce formulaire. « C’est dans les veines des habitants d’Argenteuil d’aider. Il y a toujours eu ici une tradition d’accueil. C’est une ville où se mélangent différentes cultures », se félicite le cabinet du maire du républicain Georges Mothron.