Âgés de 15 ans, les deux élèves ont avoué à la mère de l’un d’eux s’en être pris à une jeune fille de 14 ans, retrouvée morte dans la Seine lundi soir. Après avoir pris la fuite, ils ont été interpellés et placés en garde à vue dans la nuit.

Vue du lieu où le corps de l'adolescenteà été retrouvé, depuis le port de Gennevilliers

Le corps de l’adolescente à été retrouvé immergé à quelques mètres des berges, au niveau du quai de Saint-Denis, situé en contrebas du viaduc autoroutier de l’A15. Images d’archives, mai 2018.

C’est une macabre découverte qui a été faite lundi soir dans la Seine à Argenteuil. Le corps d’une adolescente a été retrouvé par la police fluviale au niveau du quai Saint-Denis, situé en contrebas du viaduc de Gennevilliers. Âgée de 14 ans, la jeune fille scolarisée au lycée Cognacq-Jay de la ville avait été signalée dans la soirée comme disparue par ses parents.

 

Quelques heures avant la découverte, en fin d’après-midi, un adolescent de 15 ans scolarisé lui aussi au lycée Cognacq-Jay rentre à son domicile en compagnie de sa petite amie, elle aussi âgée de 15 ans. L’adolescent avoue à sa mère que tous deux ont « frappé la jeune fille et que celle-ci est tombée dans la Seine », rapporte le parquet de Pontoise.

 

La mère de famille se rend immédiatement sur le lieu des faits mentionnés par son fils. Elle y découvre un gant avec une mèche de cheveux et se rend aux environs de 19h30 au commissariat d’Argenteuil. Elle y relate alors les actes commis par son fils et son amie.

 

De retour à son domicile, elle constate que les deux mineurs se sont enfuis et alerte les forces de l’ordre. Peu après, la police fluviale retrouve le corps de l’adolescente disparue. Les adolescents impliqués sont finalement retrouvés chez un ami vers deux heures du matin.

 

L’adolescente était victime de harcèlement

Le parquet annonce que les deux mineurs ont été placés en garde à vue et que l’enquête a été confiée à la direction territoriale de la police judiciaire de Cergy pour des faits d’assassinat. Celui-ci ajoute qu’une autopsie doit être menée afin de « déterminer précisément les causes du décès ».

 

Les trois adolescents étaient inconnus des services de police. Selon des témoignages de lycéens de l’établissement recueillis par l’Agence France Presse, un conflit entre les trois élèves aurait « commencé avant les dernières vacances scolaires, quand des photos de la victime « en sous-vêtements » ont circulé sur Snapchat [un réseau social, ndlr] ».

 

La jeune fille placée en garde à vue aurait diffusé « dans les réseaux sociaux que (la victime, ndlr) était “une pute”. Cela n’a pas plu à la victime et ça a dégénéré », rapporte une lycéenne à l’AFP. Et cette dernière d’ajouter que la victime lui avait confié « qu’elle se faisait harceler » et l’avoir vue « se battre avec celle qui la harcelait devant les toilettes ». Une thèse confirmée par la mère de la victime qui a indiqué « que sa fille faisait l’objet de harcèlement », rapporte une source consultée par l’Agence France Presse.

 

Une cellule d’écoute mise en place au lycée

Dans un communiqué de presse, la rectrice de l’académie de Versailles, Charline Avenel a exprimé « sa plus vive émotion » et annoncé « apporte[r]son plein soutien à la famille de la victime, à ses camarades ainsi qu’aux personnels de l’établissement ». Le rectorat précise qu’une « cellule d’écoute pour les élèves ainsi qu’un accompagnement auprès des personnels » a été mise en place ce matin au sein de ce lycée professionnel privé Cognacq-Jay.

 

De son côté, le maire (LR) de la ville, Georges Mothron s’est dit « choqué » par la mort de l’adolescente. Il indique avoir proposé à la directrice de l’établissement où la jeune fille était scolarisée « la mise à disposition des psychologues de la ville en renfort de la cellule mise en place par l’Éducation nationale ».

 

 

Choqué par la mort d’une jeune fille, hier soir, à Ville d’Argenteuil (officiel). Une tragédie pour ses parents, sa…

Publiée par Georges Mothron sur Mardi 9 mars 2021