Quinze associations ont déposé un recours dans lequel elles dénoncent les conséquences environnementales et sanitaires du projet d’extension de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle.

Le projet du Terminal 4, destiné à doubler le trafic de la plateforme aéroportuaire d’ici 2037, divise toujours. Après le dépôt d’un recours gracieux en début d’année contre le schéma de cohérence territorial (SCoT) de l’agglomération de Roissy Pays de France, les quinze associations ont franchi une nouvelle étape, avec le dépôt d’un recours contentieux, le premier contre le projet.

 

Ce document d’urbanisme voté par l’agglomération fin 2019 prévoit l’urbanisation du Triangle de Gonesse [actuellement en suspens suite à l’abandon du projet EuropaCity], et la réalisation du futur Terminal 4. Celui-ci doit voir le jour en  lieu et place de l’actuel T3 à Roissy-Charles de Gaulle.

 

Un projet « non conforme au monde d’après crise »

Les associations parmi lesquels l’ADVOCNAR, le collectif Non au T4 ou encore France Nature Environnement, pointent les conséquences que pourraient avoir ces équipements. « Seul l’impact positif présumé de ces projets (emploi, développement du territoire) est mis en avant dans ce document d’urbanisme. Or leurs effets négatifs seraient nombreux : artificialisation des terres, augmentation importante des émissions de CO2 pollution de l’air, nuisances sonores, trafic routier… », expliquent-elles dans un communiqué.

 

« En actant un projet comme l’extension de Roissy, ce document d’urbanisme porte une atteinte grave au climat et à la santé des populations survolées. Il doit être invalidé, et l’extension de Roissy annulée car elle n’est pas conforme au monde d’après crise que nous devons bâtir, moins carboné et plus respectueux de la santé et de l’environnement », estime Audrey Boehly, membre du collectif Non au T4.

 

L’enquête publique repoussée

De son côté, le groupe Aéroport de Paris (ADP) qui porte le projet a annoncé début mai le report de l’enquête publique de ce projet qui devait se tenir pour ce printemps. Une décision justifiée par le gestionnaire de l’équipement « en raison du contexte de crise sanitaire actuelle et des délais des procédures d’autorisation administrative qui en découlent ».

 

Celle-ci sera donc organisée en automne prochain, « afin de donner à l’ensemble des parties prenantes les meilleures conditions de participation possible », explique ADP. Anticipant les critiques des associations, l’exploitant expliquait que le projet d’extension de Roissy à une vocation de « long-terme » et « n’est pas remis en cause par la situation que nous observons aujourd’hui ». Une référence à l’effondrement du trafic aérien, causé par la pandémie de Covid-19.