Les soignants du centre hospitalier Roger Prévot, à Moisselles, sont vent debout contre le projet de délocalisation de l’établissement vers Nanterre.

« On est dans une impasse », déplore Marie-Camille Risal, membre de l’UNSA et soignante de l’hôpital psychiatrique. Depuis le mois de septembre, le personnel de l’établissement Roger Prévot est en grève illimitée. En cause : la délocalisation prochaine du centre hospitalier vers Nanterre. Les syndicats jugent cette décision « arbitraire ». Ils déplorent la suppression de lits et la fermeture de certains services, comme la lingerie. « On ne comprend pas. Aujourd’hui, tout est surchargé. Avec l’arrivée de l’hiver, on a plus de patients hospitalisés. On a commencé à rajouter des lits, ou faute de place, on les affecte dans d’autres services. »


Avec cette délocalisation, une partie du personnel pourrait également perdre son emploi. « Beaucoup de soignants viennent de l’Oise [département voisin, à une vingtaine de minutes de route de l’hôpital]. Aller travailler à Nanterre leur rajouterait deux heures de voiture par jour » explique Marie-Camille Risal. De son côté, l’Agence régionale de Santé d’Île-de-France assure qu’un « un accompagnement personnalisé » sera mis en place « pour leur permettre de construire leur projet professionnel compte-tenu de cette modification de leur lieu d’exercice. »


L’ARS estime que cette délocalisation est nécessaire pour le bien-être des patients, majoritairement originaires des Hauts-de-Seine. « L’hôpital Roger Prévot est un établissement de santé vétuste (…) La relocalisation de cet établissement dans le 92 est prévue depuis plus de quinze ans afin de rapprocher lieux de vie et lieux de soins. » Le nouvel établissement hospitalier psychiatrique devrait ouvrir ses portes en 2024. En attendant, le personnel reste mobilisé et sera reçu à la fin du mois par la direction de l’Agence.