L’État a demandé au promoteur d’EuropaCity de préciser sa copie de ce projet de mégacomplexe de loisirs et commerces, notamment sur les aspects environnementaux et sur l’offre commerciale. Pour le promoteur, il ne s’agit pas d’un coup dur, mais de garantir que le projet est utile.

« Ce ne sont pas des injonctions qui tombent du ciel, ce sont des choses sur lesquelles on travaille depuis longtemps », fait-on savoir du côté de Grand Paris Aménagement, aménageur public du projet de la ZAC du Triangle de Gonesse, dans laquelle doit voir le jour EuropaCity. Ces évolutions du mégacomplexe de loisirs et commerces sont inscrites « noir sur blanc » dans le protocole d’objectifs qui lie Grand Paris Aménagement et Alliage & Territoire, promoteur d’EuropaCity. Signé en 2015, celui-ci arrivait à échéance en fin d’année 2018.

 

« L’État ne nous a pas demandé de revoir notre copie »

« Nos discussions sont régulières avec l’État, […] les objectifs se précisent en fonction du temps », explique serein David Lebon, directeur du projet EuropaCity. Pour le promoteur du mégacomplexe, il ne s’agit pas de « revoir la copie » d’EuropaCity, mais de « mettre à jour » le projet au regard de plusieurs éléments, notamment le « report du calendrier de la ligne 17 » du Grand Paris Express ainsi que des conclusions rendues en juillet dernier par le commissaire enquêteur dans le cadre de l’enquête publique.
Si le protocole est soumis au secret industriel et commercial, les modifications apportées au projet portent sur l’ouverture des commerces, les engagements environnementaux, l’empreinte carbone ou la consommation du sol. Du côté d’EuropaCity, on évoque qu’il s’agit notamment « de préciser la programmation d’EuropaCity pour maintenir un équilibre culture/commerces, du fait que nous [EuropaCity, ndlr] créons une nouvelle destination culturelle » ou encore de « mutualiser des parkings » détaille David Lebon, directeur du projet EuropaCity. « Que l’Etat fixe les conditions de réalisation du projet, c’est positif à nos yeux, car cela montre que l’on ne fait pas n’importe quoi », conclut le directeur du projet EuropaCity.

« Un premier pas », pour certains opposants, insuffisant pour d’autres

Pour le collectif Europas Du Tout, qui regroupe des associations de commerçants opposés au projet, les modifications en matière de réalisation des commerces d’EuropaCity constituent « un premier pas » vers « une prise en compte des enjeux commerciaux et de ses conséquences sur la région ». Le collectif, qui n’est pas opposé à l’urbanisation du Triangle de Gonesse, réclame désormais un « moratoire interdisant toute surface commerciale supplémentaire sur le territoire » afin de « préserver les commerces existants ».
Du côté du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), autre association opposée à projet « EuropaCity n’est pas amendable ». Car « même revu à la baisse, un centre commercial nécessite d’immenses halls, des parkings, des espaces climatisés, des galeries marchandes, donc l’artificialisation des sols », explique le collectif dans son communiqué de presse.