Indispensable à la réalisation des projets annoncés par Jean Castex sur cette zone, cette structure doit être créée prochainement. Le Val-d’Oise y sera actionnaire à hauteur de 14%, l’agglomération de Roissy 35% et Grand Paris Aménagement 51%, pour un capital total de 8 M€.

« On met le pied à l’étrier là, nous allons monter sur le cheval, on avance là », s’enthousiasme Philippe Sueur, vice-président du Val-d’Oise délégué au développement territorial et à l’Emploi. Cause de la satisfaction de l’élu, la création prochaine d’une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN) destinée à l’aménagement du Triangle de Gonesse.

 

Le Val-d’Oise a acté une prise de participation à hauteur de 14%, soit 1,12 M€ du capital de cette structure sur un total de 8 M€. Le reste doit être réparti entre l’agglomération de Roissy Pays de France (35%) et Grand Paris Aménagement (51%). Avec cette structure ses actionnaires seront responsables de la conception et de la mise en œuvre des annonces faites par Jean Castex en mars 2021 pour le Triangle de Gonesse, suite à l’abandon du projet EuropaCity, complexe de commerce et de loisirs de 80 hectares dans une zone de 280 hectares.

 

Pour rappel, c’est un aménagement à l’emprise réduite (110 hectares) que le Premier ministre de l’époque a dévoilé lors d’un déplacement à Gonesse. Une cité scolaire internationale, une administration ou un opérateur de l’Etat et une extension de Rungis tournée vers le bio et les circuits courts baptisée AGORALIM, doivent y être implantés, autour d’une gare de la ligne 17 du Grand Paris Express, actuellement en chantier.

 

Craintes et division du côté de l’opposition

Si l’annonce de la constitution de cette structure a eu de quoi réjouir l’essentiel des élus du conseil départemental, l’opposition exprime des réserves à travers une motion qui a été rejetée. « La concertation va être limitée », explique Cédric Sabouret. Avec une participation de 14%, le coprésident du groupe de gauche, socialiste et écologiste dit craindre que le département soit « suiviste et ne puisse pas orienter le développement dans un sens qui nous paraîtrait plus pertinent ».

 

Plus que des craintes, c’est une opposition à cette structure que Nessrine Menhaouara et Pascal Bertolini, deux élus de ce même groupe, ont exprimé. « C’est un investissement colossal qui n’a pas d’utilité, immédiate et précise. On cherche une utilité à cette gare en proposant des nouveaux aménagements », dénonce Pascal Bertolini, dont le parti EELV est opposé à l’urbanisation de ce secteur.

 

« Ce n’est pas perdu » aux yeux du collectif pour le Triangle de Gonesse

Pour le collectif pour le Triangle, opposé lui aussi à l’urbanisation de cette zone, cette décision « ne prend pas en compte le contexte politique qui a changé », estime son président Bernard Loup. « On va laisser l’État et les députés se mettre au travail, des députés ont été élus, le contexte politique à changé ce n’est pas perdu », lance Bernard Loup. Référence aux élections législatives, qui ont vu l’emporter de nombreux élus de la coalition de la gauche et des écologistes (NUPES), dont 4 des 10 sièges que compte le Val-d’Oise.

 

Le CPTG annonce un nouveau rassemblement salle Olympe de Gouges à Paris le 16 septembre prochain pour s’opposer à l’urbanisation de ces terres agricoles à l’est du Val-d’Oise.