Dans une double écriture à la fois scénique et cinématographique, la violence d’un système rongé par les dérives managériales est examinée avec une impitoyable lucidité,  les 23 et 24 février à L’Apostrophe – Théâtre des Louvrais.

23 février - nobody_01

« Benchmarker, c’est la santé ! » s’exclamait il y a quelques années Laurence Parisot. Benchmarker c’est comparer, mesurer, évaluer, bref, dynamiser les performances d’une entreprise. Dans un open-space où le burn-out menace à chaque instant, Jean Personne scrute, note, et bâtit la stratégie de restructuration de l’entreprise dans laquelle il a été engagé comme consultant. Performance filmique, Nobody livre à l’observation des spectateurs un biotope où les maîtres-mots sont rendement, efficacité et croissance.

 

« Avec la performance filmique, nous projetons sur le plateau l’écriture d’un cinéma éphémère, qui n’existe que dans le présent du théâtre. Les recherches que nous menons depuis 2000 sur la grammaire commune du théâtre et de l’image amènent aujourd’hui à une convergence du processus, de la forme et du sujet, en rupture avec l’esthétique de nos projets antérieurs. La performance filmique repose sur une charte ouverte qui définit en sept points son territoire de création. Filmer, monter, étalonner, diffuser l’image en direct : cette nouvelle écriture scénique et cinématographique est un nouvel enjeu artistique et technique.
À la suite des performances filmiques – laboratoires réalisées en décor naturel, Patio d’après On n’est pas là pour disparaître de Olivia Rosenthal en 2011 et Park de Cyril Teste en 2012, Nobody – créée en 2013 dans les bureaux du Printemps des Comédiens à Montpellier – en signe véritablement l’acte de naissance. La recréation en 2015 au plateau lors du Printemps des Comédiens impulse un autre sens au concept et prolonge ce qui s’élaborait déjà pendant de la création d’Electronic City en 2007 : la confrontation des temporalités théâtrales et cinématographiques, l’écriture d’histoires parallèles entre ce qui se déroule dans le film et ce qui se passe sur scène, l’enrichissement du sens par la multiplication des points de vue. » Cyril Teste

 

Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du 23 février