Quarante-six réfugiés sont arrivés jeudi dans l’ancien hôpital de Gonesse. Ils ont rejoint les 56 migrants hébergés depuis la semaine dans l’établissement. De quoi agacer le député-maire socialiste Jean-Pierre Blazy qui réclame des garanties de la part de l’état.

migrantscergyLa préfecture l’avait annoncé. L’ancien hôpital de Gonesse sera utilisé jusqu’à l’automne comme site d’accueil provisoire. Les services de soins partis s’installer dans les locaux flambants neufs situés à une centaine de mètres, l’ancien bâtiment a été réquisitionné la semaine dernière pour accueillir 56 hommes. Jeudi après-midi, 46 nouveaux réfugiés les ont rejoint, également des érythréens, des soudanais et des afghans, ce qui porte désormais à 102 le nombre de réfugiés hébergés sur le site de Gonesse. Ils étaient auparavant installés au gymnase Pierre de Coubertin de Bezons, désormais restitué à la ville. Certains sont partis directement à la Boulangerie, un centre d’hébergement pour sans-abri du nord de la capitale, avant d’être orientés vers une structure d’hébergement en Province, assure la Préfecture du Val d’Oise.

 

« Nous avons restitué comme annoncé le gymnase à la commune. Ce n’était pas du tout un lieu adapté à un accueil prolongé alors que le site de Gonesse, lui, permet d’accueillir ces migrants dans de bonnes conditions et donc sur une plus longue durée », explique Jean-Simon Mérandat, directeur de cabinet du préfet.

 

« Je demande des garanties »

 

Un avis que ne partage cependant pas Jean-Pierre Blazy. La semaine dernière, après avoir été informé de l’arrivée des premiers migrants, le député-maire socialiste de la ville, également président du conseil de surveillance de l’hôpital, était monté au créneau en présentant une motion. Dans le texte, la municipalité estimait pourtant que « l’accueil de populations réfugiées fuyant les conflits ou la misère est une nécessité morale et qu’il incombe aux collectivités et institutions publiques de prendre leur part de responsabilité ». Cependant, l’édile s’agace de ce transfert « d’un secteur défavorisé à un autre secteur défavorisé ». D’autant plus difficile à accepter pour l’élu que d’autres solutions existent selon lui. « Il existe une clinique désaffectée, et donc vide, à Enghien-les-Bains », argue-t-il.

Jean-Pierre Blazy juge par ailleurs le site de l’hôpital de Gonesse non approprié pour accueillir des réfugiés, alors que la ville doit « laisser ouvert un établissement qui devrait être fermé et le sécuriser », notamment pour éviter les vols de matériaux. Une tâche rendue plus compliquée par la présence des réfugiés. Il redoute également de nouvelles arrivées, alors qu’il ignore encore combien de temps l’ancien hôpital, promis à la démolition, sera utilisé. « Je demande des garanties », tranche le maire de Gonesse, qui pointe « une illégalité flagrante » de l’action de l’Etat. « Il n’y a pas de réquisition », assure-t-il.

 

Un nouveau site d’accueil ?

 

Pris en charge par l’association Aurore, ces réfugiés vont rester sur place en attendant d’être orientés vers une structure d’hébergement en Province. Ce site ne pouvant accueillir de réfugiés au-delà de l’automne prochain, la préfecture annonce avoir identifié un lieu destiné à accueillir les réfugiés, sans en dévoiler la localisation. « Actuellement, nous sommes sur de l’hébergement d’urgence, de la mise à l’abri. Ce nouveau  lieu serait une solution d’hébergement pérenne à partir de l’automne », assure Jean-Simon Mérandat.