La justice française vient de refuser ce mercredi l’extradition d’Eugène Rwamucyo vers le Rwanda. Soupçonné d’être impliqué dans le génocide des Tutsis de 1994, ce médecin avait été interpellé en mai lors d’une cérémonie d’obsèques au cimetière de Sannois. La cour d’appel de Versailles a également décidé la remise en liberté d’Eugène Rwamucyo encore visé par une information judiciaire ouverte à Paris en 2008 pour génocide.

La France a rendu mercredi un avis défavorable à l’extradition du médecin rwandais. Paris estime manquer de garanties de la défense devant les tribunaux rwandais. La justice a refusé le nouveau supplément d’information requis la semaine dernière et a donc décidé lde remettre en liberté Eugène Rwamucyo. Le médecin rwandais est accusé par Kigali d’avoir participé à des réunions de responsables génocidaires à Butare (dans le sud du Rwanda) en 1994, en particulier avec l’ex-premier ministre Jean Kambanda, condamné à perpétuité par le tribunal pénal international (TPIR).

Eugène Rwamucyo est désormais libre, mais il reste visé par une information judiciaire ouverte à Paris en 2008 pour génocide, crimes contre l’humanité et complicités par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR). Pour Alain Gauthier, le président du CPCR, le dossier est maintenant dans les mains des juges d’instruction.

Cette décision de justice intervient dans un contexte politique délicat entre la France et le Rwanda. Paris a récemment renoué avec Kigali après plusieurs années de froid au sujet du génocide de 1994. Des juges français en charge de l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994 sont d’ailleurs à Kigali depuis 4 jours.