Le projet de loi travail a été adopté en deuxième lecture par l’Assemblée nationale, ce mercredi 6 juin. Les députés frondeurs de gauche n’ont réussi à réunir que 56 des 58 signatures nécessaires au dépôt d’une motion de censure contre le texte. Parmi eux, Gérard Sebaoun qui explique être allé « au bout de [sa] logique ».

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Mercredi, 56 députés de gauche ont tenté de déposer une motion de censure contre le projet de loi travail.

Ils sont 56 élus de gauche à avoir ouvertement marqué leur opposition à la loi travail en tentant de faire adopter une motion de censure. Aux côtés des anciens ministres Benoît Hamon, Aurélie Filippetti et Cécile Duflot, deux députés valdoisiens comptent ainsi  parmi les signataires. Jean-Pierre Blazy, maire PS de Gonesse, et Gérard Sebaoun, élu sur la 4e circonscription. « Face à un 49-3, chacun prend ses responsabilités », assure l’élu. Et d’ajouter : « La réalité, c’est que tout a été tenté pour que les camarades qui ne sont pas d’accord avec ce texte, avec ce 49-3, puissent se joindre au noyau dur qui, pour l’instant, va jusqu’au bout de ses convictions ».

 

« L’un des moteurs du Hollandisme naissant était la concertation sociale ».

 

S’il n’est pas opposé à une modification du droit du travail, Gérard Sebaoun n’approuve en revanche ni la méthode, ni certains éléments forts du texte. « Je crois qu’il faut modifier le droit du travail, mais je considère que l’on aurait pu le faire en début de législature et après une concertation extrêmement forte avec les représentants syndicaux », juge-t-il avant de rappeler : « L’un des moteurs du Hollandisme naissant était la concertation sociale ».

 

Le socialiste aurait également souhaité un vrai débat des députés. « Nous n’avons pas pu nous exprimer en hémicycle et je trouve cela regrettable », se désole-t-il, rappelant que « le 49-3 permet de ne pas débattre avec les parlementaires, mais également de faire le tri sur les amendements qui ont été déposés ». D’autant plus, gênant pour Gérard Sebaoun que le gouvernement a la possibilité de déposer ses propres amendements, automatiquement adoptés avec l’usage du 49-3. « Nous nous sommes aperçu que sur deux articles qui m’importent [l’article 30 et l’article 44], le gouvernement est revenu sur des acquis que nous avions cru obtenir en commission ».

 

D’où le choix de Gérard Sebaoun de signer la motion de censure. « Il s’agit de la seule réponse constitutionnelle », précise l’élu. Une action toute symbolique cependant, l’emploi de l’article 49-3 permettant de la contourner. Mais qu’importe, le député estime simplement être allé « au bout de [sa] logique ».