Pour accompagner les familles des victimes de harcèlement scolaire et les orienter vers des structures adaptées, le département a mis en place une plateforme d’écoute (celluledecoute@valdoise.fr). Un dispositif qui se veut « neutre » et « bienveillant », hors des circuits de l’Éducation nationale.

Elle a déjà reçu ses premières demandes depuis sa création en septembre dernier. Pour soutenir les parents et familles des collégiens victimes de harcèlement scolaire, le Val-d’Oise a mis en place une cellule d’écoute. « Nous savons le désarroi et l’angoisse dans lesquels ces situations peuvent plonger les parents touchés. Nous souhaitons aujourd’hui faire plus », indique le Conseil départemental.
 
Ce dispositif, accessible par mail (celluledecoute@valdoise.fr), est composé d’un psychologue d’aide sociale à l’enfance spécialisé en santé mentale, d’un conseiller technique en vie scolaire et d’un représentant de la direction des collèges. Tous soumis au secret professionnel, ces derniers ont pour mission d’écouter, d’orienter vers les structures d’aide sociale, médicale, psychologique ou juridique et de proposer des actions de prises en charge et de prévention.
 
« Un espace de parole et un lieu d’échange bienveillant » en somme, comme le décrit le département. « Sans se substituer aux équipes éducatives » et tout en restant en lien avec elles si besoin, la collectivité propose ici une voie distincte de celle de l’Éducation nationale, de la justice ou des services sociaux. En médiateur « neutre », le département s’est inspiré du succès rencontré par la plateforme d’écoute mise en place par le gouvernement il y a plus de dix ans à destination des familles de victimes de harcèlement. Sans vouloir faire doublon, la cellule mise en place dans le Val-d’Oise doit agir en complémentarité avec celle-ci.
 

6 % des collégiens harcelés

« Le département fait de la lutte contre le harcèlement au collège, l’une de ses priorités », insiste-t-il. Et de citer notamment ces représentations théâtrales jouées dans 18 établissements l’année dernière pour prévenir contre ce phénomène ou encore le soutien à 75 projets éducatifs sur cette thématique. Mais le conseil départemental reconnaît que, malgré des campagnes de sensibilisation et de prévention, « aucun dispositif ne pourra hélas totalement éviter ce fléau ».
 
Et pour cause, selon la Fondation pour l’enfance qui intervient auprès des pouvoirs publics, près de 700 000 élèves sont harcelés en France, soit près de 10 % d’entre eux. La période du collège apparaît comme la plus propice au harcèlement scolaire d’après l’Éducation nationale puisque 5,6 % des collégiens en sont victimes, contre 2,6 % en école primaire et 1,3 % au lycée (enquêtes réalisées entre 2017 et 2021).