Cette démarche empruntée par la majorité des villes de l’agglomération du Val Parisis à partir du 1er juillet doit permettre de baisser d’environ 30 % les coûts de la consommation énergétique et d’assurer la biodiversité nocturne.

C’est la première agglomération d’Île-de-France à franchir ce cap à cette échelle. Dès ce vendredi, et pour une période indéterminée avec une clause de revoyure tous les trois mois, les lampadaires seront éteints chaque nuit entre 1h15 et 4h45 dans treize des quinze villes du Val Parisis. Une mesure prise par l’agglomération, en accord avec les maires concernés afin de « minimiser fortement les consommations énergétiques ».
 

1,98 M€ de dépenses en éclairage public pour l’agglomération de Val Parisis en 2021. © Cyril Badet pour Val Parisis

Avec une facture s’élevant à 1,98 M€ en 2021 pour financer l’éclairage public, l’agglomération déplore ce coût qui a pesé lourd dans ses dépenses. Et les choses ne vont pas aller en s’arrangeant avec la « flambée actuelle des tarifs de l’énergie », affirme-t-elle. Or, cette coupure nocturne quotidienne de 3h30 devrait permettre de réduire la consommation d’énergie « jusqu’à 26 % », a calculé Val Parisis.
 

« La pollution lumineuse influence le sommeil »

Si cette démarche est avant tout une manière de faire des économies, elle répond aussi à une « ambition environnementale » grâce à une réduction de la pollution lumineuse pour préserver la biodiversité nocturne. Plonger une ville dans l’obscurité accentue ainsi les zones de trame noire, ces sortes de couloirs que les espèces animales noctambules les plus sensibles peuvent emprunter. Selon une étude publiée en janvier 2021 par la revue scientifique américaine PNAS, 1 à 2 % de la masse des insectes disparaît chaque année.
 
« C’est un peu court pour savoir le réel impact », souligne Marie-Claude Charrier, adjointe au maire (SE) d’Haute-Isle, commune vexinoise qui a mis en place l’extinction des feux la nuit depuis plusieurs années. Pourtant, elle souligne que des faucons sont revenus nichés dans le coin, ainsi que des chouettes hulottes. « En plus, nous avons remarqué que cette baisse de visibilité la nuit entraîne les gens à rouler plus prudemment », ajoute l’élue.
 
Le parc naturel du Vexin souhaiterait aussi démocratiser cette pratique. Depuis le mois de décembre dernier, le poumon vert du Val-d’Oise mène une étude sur les bienfaits de cette extinction de l’éclairage, pour une restitution publique à la rentrée prochaine. « Pour nous, c’est un package. C’est un levier qui permettrait de diminuer les coûts énergétiques, de protéger la biodiversité mais aussi la santé car la pollution lumineuse influence le sommeil, peut causer des cancers… », précise Maëlle Ladislas, chargée de mission au PNR du Vexin pour les trames écologiques.