Un incendie s’est à nouveau déclaré au sein d’une décharge sauvage à ciel ouvert près de Fontenay-en-Parisis, ce vendredi 22 avril, tôt dans la matinée. Deuxième départ de feu en quinze jours, des élus locaux s’inquiètent de la dangerosité du lieu, situé à côté d’un campement de Roms.

C’est une fumée dense et épaisse que les automobilistes de la route départementale 47 ont pu apercevoir au-dessus des arbres, ce vendredi 22 avril. Déclaré à 4h45 du matin au niveau d’un chemin boisé et d’une route communale qui mène à la petite ville de Fontenay-en-Parisis, le sinistre a été maîtrisé cinq heures plus tard par la centaine de pompiers mobilisés.
 

L’incendie à proximité de Fontenay-en-Parisis a mobilisé 85 pompiers. ©SDIS95

Un dispositif important de plusieurs lances à incendie et d’une vingtaine de véhicules a été déployé. Des gendarmes étaient aussi là pour assurer le balisage des routes aux alentours, « là où la fumée gênait les voitures », précise le conseiller départemental, Anthony Arciero, présent sur place, en compagnie du directeur du cabinet de la préfecture, Thomas Fourgeot.
 

« L’État laisse ces camps s’agrandir jour après jour »

Près de 1000 m³ de détritus, « tels que des matelas », précisent les pompiers du Val-d’Oise, ont été brûlés, sur une surface menacée de 1500 m². « C’est un feu de décharge important qui nécessite encore un travail de longue haleine », explique le SDIS 95. Aucune victime n’est à déplorer, le campement de Roms à proximité ayant été évacué, en amont, de façon temporaire.
 
C’est le deuxième incendie qui survient au sein de ce dépôt sauvage en moins de deux semaines. Le 5 avril dernier, il a nécessité l’intervention d’environ 200 pompiers durant une quarantaine d’heures, le temps de s’assurer que le feu était bel et bien éteint. « On connaît la dangerosité du site. Les encombrants s’accumulent non loin du campement. Des machines à laver, des frigos,… sont entreposés », regrette Anthony Arciero.
 


Installé sur le site depuis la mi-mars, ce camp de gens du voyage, constitué de 450 à 600 personnes, est visé par une procédure d’expulsion. Le conseiller départemental se désole du temps pris par les services de l’État tant il considère que ces derniers « détruisent peu à peu l’environnement naturel avec tous ces détritus ». « Au prétexte d’enquêtes sociales absurdes, l’État laisse ces camps s’agrandir jour après jour », fulmine le républicain.
 
« Le travail est déjà engagé et on va le poursuivre », répond le cabinet de la préfecture. Les services de l’État se sont rendus à trois reprises sur le site, afin de recenser les demandes de logement ou d’emploi, entre autres, en vue d’une évacuation définitive. Or, « malgré quelques demandes de mise à l’abri, nous avons eu beaucoup de refus », expliquent les services de l’État.
 

400 000 € pour nettoyer ce dépôt sauvage

De son côté, le maire (SE) de Fontenay-en-Parisis, Roland Py, a « hâte que [les gens du voyage]s’en aillent et qu’ils ne reviennent pas ». Le magistrat attend l’autorisation de la préfecture pour détruire les cabanes d’habitation, « sachant qu’une partie a déjà été détruite par le feu et par les Roms eux-mêmes ». Ce dernier se dit traumatisé car si c’est la seconde fois que cette décharge sauvage prend feu, il se souvient surtout d’un incendie qui a eu lieu non loin en avril 2021, dans un autre dépôt, celui-ci ayant nécessité trois semaines d’intervention.
 
« Il y avait aussi un camp de Roms à cet endroit-là durant 6 à 7 mois mais le tas d’ordures amassé n’a jamais été enlevé », glisse Roland Py. Pour ce nouveau dépôt sauvage, c’est à la commune de nettoyer cette zone. Mais, avec un coût compris entre 300 et 400 000 €, la municipalité espère être aidée financièrement par d’autres collectivités.