Créée en mars 1922, faisant d’elle l’une des communes les plus récentes du Val-d’Oise, Beauchamp célèbre son centenaire. Alors qu’elle n’était qu’un simple hameau à la fin du 19e siècle, la ville va croître peu à peu grâce à l’arrivée du chemin de fer qui attire des Parisiens. (Ne manquez pas la vidéo qui retrace l’histoire de la ville en images en bas de l’article.)

Deux pièces au sein d’une petite baraque en bois, partagée avec un établissement scolaire pour garçons. Voilà à quelle enseigne était logé l’hôtel de ville de Beauchamp au moment de sa création par décret, le 30 mars 1922. La municipalité a ensuite investi les murs du château de la Chesnaie avant de s’implanter dès les années 1960 sur son site actuel, une ancienne parfumerie. Et cette année, la ville souffle ses cent bougies. Pour célébrer ce centenaire, des événements musicaux, sportifs et culturels à destination des petits et grands sont organisés jusqu’au mois de décembre prochain.

 

De gauche à droite : l’école des garçons, le château de la Chesnaie et la parfumerie Germandrée. Tous ont été utilisés comme hôtel de ville de Beauchamp.

 

À cette occasion, Beauchamp, « une des communes les plus récentes du Val-d’Oise », indique Marc Verly, chargé de mission du centenaire, est partie sur les traces de son passé, notamment grâce au travail bénévole de l’association généalogique de Taverny (AGT). « Nous avons numérisé une partie des archives municipales de Beauchamp et de Taverny et on a eu la bonne surprise d’en trouver qui dataient d’avant 1922 », explique le président de l’association, Jean-Claude Marc. Ce sont ainsi plus de 700 heures de travail qui ont été nécessaires pour numériser et indexer les archives composées de cartes postales, cadastres, arrêtés municipaux ou encore décisions de justice.

 

D’un « conseil municipal bis » à la naissance d’une ville

La gare de Montigny-Beauchamp, sur la ligne de la compagnie des chemins de fer du Nord.

D’après ses recherches, le bénévole Jean-Claude Marc indique qu’à la fin du 19e siècle, Beauchamp n’était qu’une « vaste plaine couverte de quelques bois » et faisait partie intégrante de la ville de Taverny. Un château et deux habitations abritant 17 personnes constituaient alors ce hameau. Mais, en 1841, l’ouverture d’une gare de train à proximité attire les Parisiens qui y font construire leur villégiature. Si bien qu’au début des années 1920, plus de 1000 personnes ont pris leur quartier, « soit près du quart de la population de Taverny », indique la municipalité.

 

Alors excentré du centre-ville tabernacien, de ses commerces et de son équipement public (voirie, éclairage publics, etc.), les nouveaux venus se sentent mis à l’écart et montent leur propre administration. Un « Comité de défense des intérêts des habitants de Beauchamp » est constitué. Ce « conseil municipal bis », comme le décrit le chargé de mission Marc Verly, souhaite autonomiser ce hameau, en grignotant les territoires de Taverny, Pierrelaye et Montigny-lès-Cormeilles. Si ce n’est pas du goût de ces dernières, les Beauchampois en font quand même la demande à l’État avec une pétition signée en 1905. Ce n’est finalement que 17 plus tard qu’il concède à leur requête.

 

Louis Bousquet, premier maire de Beauchamp.

À ce moment-là, « tout reste à faire », révèle Jean-Claude Marc. Après l’élection de son premier maire Louis Bousquet en 1922, « Beauchamp doit constituer ses services publics : bâtiments municipaux, écoles, poste, pompiers, cimetière, assainissement,… », ajoute-t-il. En 1934, le premier groupe scolaire Paul Bert, le marché couvert et la salle des fêtes sont édifiés, lieux aujourd’hui « emblématiques » de la ville.