À compter de mai prochain, treize nouveaux agents municipaux seront chargés de patrouiller dans la ville de Cergy, entre 17h et 2h du matin. Une manière de répondre aux nombreuses infractions qui sont commises durant ce laps de temps, d’après des chiffres de la police nationale.

Elle arpentera les rues cergyssoises à la nuit tombée. Une brigade nocturne, composée de treize policiers municipaux, doit être recrutée courant janvier par l’ex ville nouvelle afin d’être effective dès ce printemps. Elle complétera les équipes de jour, tenues par 26 agents quittant leur service à partir de 20h. Or, « un grand nombre d’incivilités ou d’infractions se tiennent après cette heure-ci », souligne l’édile (PS) Jean-Paul Jeandon, qui avait fait de cette initiative une promesse de campagne. Et au conseiller municipal de la majorité, Florian Couasnon, de surenchérir que cette brigade répond à une demande « formulée par de nombreux habitants ».
 
D’après des chiffres donnés par la police nationale, sur 533 faits constatés entre mars et août 2021, 238 ont été commis entre 16h et minuit, soit près de la moitié. C’est donc pour lutter contre cette délinquance nocturne que deux équipages de trois policiers municipaux vont sillonner la ville du lundi au samedi, entre 17h et 2h du matin. Ils ne travailleront pas le dimanche, les mêmes données indiquant que seuls 5 % des infractions sont commises ce jour-là. Cette absence le dernier jour de la semaine n’est pas vraiment du goût de l’écologiste Cécile Escobar qui considère qu’il y a beaucoup de nuisances étudiantes lors des soirées dominicales. « C’est le moment où ils regagnent leurs foyers et où la fête bat son plein », assure la conseillère municipale.
 

Ne pas remplacer la police nationale

Lutter contre ces nuisances étudiantes et, plus largement, contre le tapage nocturne en général, fera partie des missions assignées à cette future brigade. Elle devra aussi faire respecter les arrêtés du maire, notamment en matière d’interdiction de vente d’alcool à partir d’une certaine heure, sécuriser les bâtiments municipaux, assurer des contrôles routiers, ou encore lutter contre les dépôts sauvages qui « se font surtout la nuit », argumente Jean-Paul Jeandon. Enfin, ces agents nocturnes sécuriseront les abords des trois gares, sachant que « bon nombre de femmes nous ont expliqué que le soir il y a un sentiment d’insécurité dans ces lieux », souffle le socialiste.
 
En somme, cette brigade effectuera des « missions classiques » déjà assignées à la police municipale, sans empiéter sur le rôle de la police nationale. « La sécurité est une compétence qui relève de l’État », martèle l’édile. Pour cela, pas d’armes létales pour ces agents qui seront plutôt équipés de pistolets à impulsion électrique, d’aérosols incapacitants et de tonfas. De fait, « la ville prend sa part et met en œuvre une politique de tranquillité publique », ajoute l’élu. Dans ce cadre, Cergy prévoit aussi d’augmenter le nombre de médiateurs et de maraudes sociales dans l’espace urbain, « pour venir en aide aux publics les plus fragiles » et pour sensibiliser sur les « règles du vivre ensemble », communique la municipalité.
 

« Il faut qu’il y ait une réflexion à l’échelle de l’agglomération »

Si Armand Payet (DVD), membre de l’opposition à Cergy, est emballé par ce nouveau projet municipal, il souhaiterait quand même aller plus loin. « Il faut qu’il y ait une réflexion à l’échelle de l’agglomération », avise le conseiller. Une proposition rappelant l’initiative de l’agglomération Val Parisis qui a créé une brigade intercommunale de police municipale nocturne, il y a quatre ans de cela. Elle est composée de 27 agents qui patrouillent toutes les nuits à partir de 18h, au sein de treize communes. Contrairement à la future brigade cergyssoise, ces derniers sont armés et « travaillent en étroite collaboration avec la police nationale et la gendarmerie nationale », détaille la collectivité territoriale.