Ce label est attribué par l’Etat aux communes et concerne Goussainville, Argenteuil, Garges-lès-Gonesse, Sarcelles et Villiers-le-Bel. Il leur ouvre des aides pour financer des actions visant à réduire les inégalités éducatives.

Près de la moitié de la jeunesse goussainvilloise sort du système scolaire sans diplôme. Ce constat est celui de la municipalité qui a récemment reçu le label « cité éducative » pour sa commune de 31 000 âmes. Mis en place dès 2019, ce dispositif vise à réduire les inégalités de destin des jeunes de 0 à 25 ans, en accompagnant leur parcours éducatif et leur insertion professionnelle. Grâce à une aide financière gouvernementale distribuée sur trois ans, l’idée est de faire des quartiers prioritaires de la ville des lieux de « réussite républicaine », souligne le ministère de l’Éducation nationale.

 

Dans le Val-d’Oise, cinq villes ont été retenues. En 2019, ce sont d’abord les communes de Sarcelles, Villiers-le-Bel et Garges-lès-Gonesse qui ont obtenu ce label. Deux ans plus tard, elles ont été rejointes par Argenteuil et Goussainville. Les cinq communes sont accompagnées à hauteur de 8,1 M€ sur trois ans, soit presque 10% de l’enveloppe totale allouée par le gouvernement aux 126 villes concernées par ce label.

 

Argenteuil, plus grande cité éducative de France

Afin d’étendre le dispositif à « l’ensemble des jeunes sans distinction », Goussainville a ajouté de sa poche 1,05 M€ à l’enveloppe de 1,35 M€, allouée par l’État. Une aide bienvenue pour la commune qui a de « vrais besoins pour sa jeunesse, que ce soit au niveau de l’éducation, de la mobilité et de la santé », explique Marwan Chamakhi, adjoint au maire à la politique de la ville et au développement économique. Plusieurs projets ont ainsi été pensés, tels qu’une meilleure prise en charge de la santé au sein de l’école, la création d’ateliers de philosophie pour les filières d’excellence ou encore l’accompagnement des jeunes sur l’insertion professionnelle.

 

 

Argenteuil s’affaire aussi sur ce dernier champ d’action en souhaitant continuer à développer le Forum Avenir, grâce à la dotation gouvernementale de 1,8 M€. Ce salon dédié à l’orientation scolaire et professionnelle est une « superbe réussite », d’après France-Lise Valier, adjointe au maire à l’éducation et la jeunesse. Plus grande cité éducative de France, avec ses 41 000 jeunes concernés par le dispositif, soit 37 % de la population, la municipalité « porte beaucoup d’espoir sur ce label ». « Les territoires et les mairies ont beaucoup de potentiels et sont en capacité de soutenir l’école », considère l’élue de droite.

 

Mélanie Vaillant, responsable du label pour la ville de Garges-lès-Gonesse, abonde en sens puisque la ville mène « une politique éducative forte depuis des années ». Cette dotation représente « des moyens en plus pour s’essayer sur de nouveaux projets » et a permis de « boucher les trous en termes d’actions, notamment sur l’insertion socio-professionnelle ». Un axe pour lequel l’implication des associations du territoire a compté, grâce à un appel à projet lancé par la municipalité. Des propositions sur les thèmes de l’éloquence et sur la découverte de la culture ont ainsi pu être mises en place.

 

« Ce label nous est devenu quasiment indispensable »

« La dynamique que cela crée est intéressante, car il y a un dialogue entre la ville et les acteurs locaux. L’État nous accorde des crédits souples donc on peut inventer des choses ensemble », surenchérit Patrick Haddad, maire (PS) de Sarcelles. Par exemple, la ville a fait le choix d’installer un médiateur au sein de ses six collèges pour éviter le décrochage scolaire et les phénomènes de bande. Ce n’était pourtant pas gagné, car faisant partie des premières communes à être qualifiée « cité éducative » fin 2019, la municipalité n’avait pas pu déployer ses actions éducatives du fait de la crise sanitaire.

 

C’est dans ce contexte-là que Villiers-le-Bel a dû convertir une partie de son enveloppe pour investir dans « l’achat de 80 tablettes à cause du confinement, car les enfants n’étaient pas équipés », explique l’édile (DVG) de Villiers-le-Bel, Jean-Louis Marsac. Si, depuis, cette aide d’1,35 M€ leur a notamment permis de généraliser les petits-déjeuners dans toutes les écoles maternelles et élémentaires, l’élu s’inquiète du jour où ils devront sortir de ce dispositif. « Ce label nous est devenu quasiment indispensable. On essaie de ne pas y penser puisqu’on est financé jusqu’en juin 2023. Mais il y a eu des rumeurs de diminution de crédits. Si c’est vraiment le cas, on montera au créneau pour garder ces cités éducatives », assume Jean-Louis Marsac.