Le recours déposé par les associations opposées à l’urbanisation du Triangle de Gonesse a été rejeté par la Cour administrative d’appel de Paris, jeudi 7 octobre. Les travaux de la gare de la ligne 17 peuvent donc continuer.

Attendue depuis le 30 septembre dernier, la décision de la Cour administrative d’appel de Paris est finalement tombée jeudi 7 octobre. Cette dernière ne remet pas en cause l’autorisation environnementale accordée par les préfets du Val-d’Oise, de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne, permettant la réalisation de la partie nord de la ligne 17 du Grand Paris Express et de la gare du Triangle, la seule dans le Val-d’Oise.

 

Confirmée par Jean Castex en mai dernier, puis par le porte-parole du gouvernement le 1er octobre, la réalisation de cette gare et d’une zone d’activité de 110 hectares, à la place d’un plus large projet comprenant EuropaCity, complexe de commerces et de loisirs, font l’objet d’une bataille juridique. Plusieurs associations de défense de l’environnement espéraient par ce recours un arrêt du chantier qui aurait conduit les porteurs du projet à revoir leur copie en matière environnementale.

 

Une bonne nouvelle pour la Société du Grand Paris Express et les élus

La société du Grand Paris Express se réjouit logiquement de cette décision. Dans un communiqué de presse, cette dernière explique que ce projet « bénéficiera aux 565 000 Franciliens des territoires traversés grâce à ses gares implantées dans les départements du Val-d’Oise, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne ».

 

L’établissement public ajoute que la réalisation de cette ligne, entre Saint-Denis-Pleyel et Le Mesnil Amelot, « facilitera en priorité les mobilités de la vie quotidienne et l’accès à toute la métropole », « permettra de désaturer le RER B et favorisera le report modal de la voiture individuelle vers les transports publics ».

 

Même accueil du côté des élus. « Cette décision nous conforte dans le travail que nous menons avec tous nos partenaires […] pour avancer collectivement dans la dynamique du renouveau du Triangle de Gonesse et du Val-d’Oise », se félicite Marie-Christine Cavecchi, présidente (LR) du conseil départemental.

 


 

Interrogé par nos confrères de BFMTV, Jean-Pierre Blazy, maire (ex-PS) de Gonesse estime que cette décision « doit clore un débat qui n’a que trop duré, et qui s’achève ». Désormais, l’édile souhaite qu’il n’y « ait pas de difficultés politiques qui pourraient arriver en cas d’alternance [lors des prochaines élections présidentielles] ».

 

« Cela ne change en rien notre détermination », Bernard Loup

Figure de l’opposition à l’urbanisation de ces terres, Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), se dit « à demi surpris » par la décision, après avoir éprouvé des « inquiétudes » en raison de la publication de l’arrêt de la cour, une semaine après la date prévue.

 

« Cela ne change en rien à notre détermination, on est repartis pour 5 ans, ou plus et des bagarres », ajoute Bernard Loup, pour qui « rien ne justifie cette gare », qui « est un non-sens, alors qu’on pourrait démarrer le projet Carma [projet agroécologique en circuit court qu’il promeut, ndlr]».

 

Si « un recours devant le Conseil d’État est possible », selon le président du collectif, il estime qu’il y a peu de chance que la plus haute juridiction administrative conteste la décision. Le CPTG doit décider mardi prochain s’il poursuit sa démarche malgré tout.

 

D’ici là, la mobilisation des opposants doit se poursuivre sur le terrain en cette fin de semaine. Une manifestation pour « un moratoire immédiat sur l’artificialisation des terres en Île-de-France » est prévue sur deux jours. Plusieurs départs sont prévus : Triangle de Gonesse, plateau de Saclay (91-78), Val Bréon (77), Thoiry et Grignon (78). Les militants doivent converger vers l’hôtel de Matignon à Paris.