Largement vainqueurs en 2015, avec 16 cantons remportés sur les 21, la droite et le centre espèrent une nouvelle victoire. Ils font face pour la première fois à La République en Marche, alliée avec le Modem. Quant au Rassemblement national, le parti aspire à faire mieux que la dernière fois, puisqu’aucun candidat n’avait été élu.

« De l’expérience et de l’enthousiasme » pourraient faire office de credo au président des Républicains du Val-d’Oise, Sébastien Meurant. En ligne de mire : les élections départementales qui auront finalement lieu les 20 et 27 juin prochains après avoir été décalées par le gouvernement. Historiquement à droite, le Département n’avait basculé qu’une seule fois à gauche en 2008. Ce changement de majorité tourne court trois ans plus tard, lorsque la droite reprend le pouvoir. En 2015, elle parvient même à décrocher 16 cantons sur les 21 que compte le département, une victoire « historique » selon l’ancien président de la fédération, Axel Poniatowski.

 

À moins d’une semaine de la clôture officielle des candidatures, douze binômes ont déjà été investis par les Républicains. D’autres candidatures devraient être dévoilées d’ici la fin de semaine. Si de nouvelles figures font leur apparition, à l’image de Marc Roullier éliminé au second tour des municipales à Bezons, et Aziza Philippon, adjointe au maire de Montmorency, d’autres visages bien connus des Val-d’Oisiens seront de nouveau de la partie.

 

Les Républicains misent sur des candidats sortants

Sébastien Meurant tentera de reconquérir son fief de Domont qu’il avait gagné en 2015. Déjà maire de Saint-Leu-la-Forêt à l’époque, celui-ci avait dû y renoncer pour siéger au Sénat en 2017, afin de respecter le non-cumul des mandats. Sur les douze binômes présentés, quatre sont identiques aux dernières élections à Saint-Ouen-l’Aumône, Goussainville, Taverny et Franconville. L’actuelle présidente du département, Marie-Christine Cavecchi, y représentera la droite en compagnie de son binôme actuel, le président de la communauté d’agglomération du Val-Parisis, Yannick Boëdec.

 

En se basant sur des candidats expérimentés, le numéro un des Républicains du Val-d’Oise espère bien conserver les cantons remportés lors des précédentes élections départementales. « Les maires, les conseillers départementaux et tous ceux qui ont déjà été élus sont les mieux placés pour représenter le département, car c’est une structure de proximité complexe qui nécessite de bien connaître les collectivités locales », juge Sébastien Meurant. Un tacle à peine déguisé au parti présidentiel fondé en 2016, La République En Marche, qui se frottera pour la première fois à ce scrutin.

 

Premier test pour les marcheurs

Encore au stade des discussions, le mouvement mené par Yacine El Bouga dans le Val-d’Oise, après l’intérim de Delphine Drapeau, devrait annoncer ses premières investitures en fin de semaine. « Notre objectif n’est pas forcément d’être présents partout, mais de continuer notre ancrage local débuté lors des élections municipales », précise-t-il. Le parti présidentiel, par le biais de Nicolas Leleux, a notamment décroché la mairie de Saint-Brice-sous-Forêt aux dernières municipales.

 

Conscient que les départementales « favorisent l’implantation des sortants », le référent marcheur n’exclut pas des soutiens à des candidats d’autres partis. « Ce ne sont pas tant des discussions avec un parti, qu’avec des personnes ancrées localement et possédant des valeurs que nous défendons », se justifie-t-il.

 

La tenue simultanée des élections régionales pourrait aussi avoir des retombées positives pour les départementales, selon les marcheurs. « Ce sont des élections avec une lecture plus nationale qui devraient nous permettre de bénéficier du bilan présidentiel », souhaite Yacine El Bouga.

 

Présent en masse sur la liste menée par Laurent Saint-Martin (LREM) pour ravir l’Île-de-France à Valérie Pécresse, le Modem compte aussi apporter son soutien aux marcheurs pour ces élections départementales. « Par souci de cohérence, on ne peut pas soutenir à la fois la majorité présidentielle et les Républicains », explique son président val-d’oisien, Emmanuel Mikaël. Mais le trentenaire n’exclut pas des soutiens isolés de ses adhérents à des candidats estampillés UVO.

 

Chez ses homologues centristes de l’UDI, la ligne est plus claire. Bien qu’ils n’ont pas encore arrêté d’investitures officielles, le parti allié à la majorité départementale compte soutenir les candidats « défendant nos territoires et portant nos valeurs écologistes, républicaines, humanistes et libérales », notifie le délégué du Val-d’Oise, Benjamin Chkroun. Certains conseillers départementaux affiliés au parti seraient également susceptibles de se représenter. « On sort avec un très bon bilan, un département remis à flot, une dette colossale absorbée et une politique ambitieuse de rénovation et de création de collèges », se félicite le délégué départemental. « Il faut continuer le travail mené avec Arnaud Bazin [ancien président du département, élu sénateur en 2017, ndlr] et Marie-Christine Cavecchi », conclut Benjamin Chkroun.  

 

Une revanche à prendre au RN

Dernier parti en lice, le Rassemblement national assure être en mesure de présenter des candidats dans 19 cantons. Son chef de file, Bruno Marcel, espère un meilleur dénouement qu’en 2015. Arrivé en tête du premier tour, le FN avait systématiquement échoué au second tour « à cause des ralliements », déplore-t-il.

 

Cette année, le candidat au canton de Fosses veut y croire. « Beaucoup de choses ont changé depuis, les partis sont éclatés et de nouvelles données sont apparues », confie Bruno Marcel. Le militant n’en démord pas : « les gens voient tous les jours que la délinquance augmente et ce qui était invisible avant est devenu visible du plus grand nombre ». Selon lui, « il est grand temps que les Français se réveillent »

 

Qu’ils soient de droite ou du centre, tous espèrent pouvoir mener campagne sereinement malgré le contexte sanitaire. « Il faut convaincre de l’intérêt du vote », conclut Sébastien Meurant (LR).