En grève depuis ce lundi pour dénoncer des règles sanitaires jugées insuffisantes, les enseignants ont obtenu gain de cause. Un nouveau protocole renforcé va être mis en place dans les lycées. Les professeurs réclament désormais qu’il soit étendu aux collèges et aux écoles. 

« C’est une victoire et ça montre que les établissements mobilisés ont permis de faire reculer le ministère », se félicite Claire Riou. Représentante syndicale Sud-Éducation du Val-d’Oise et professeure d’histoire-géographie au lycée Romain Rolland de Goussainville, elle était en grève depuis ce lundi pour protester contre les règles sanitaires en vigueur au lycée. 

 

Avec plusieurs collègues, ils n’ont cessé de réclamer une alternance entre présentiel et distanciel au sein de son établissement. « Cela permettrait de mieux appréhender un reconfinement total en observant les éventuels problèmes de nos élèves et en essayant d’y remédier », explique l’enseignante. 

 

Une demande à laquelle Jean-Michel Blanquer a fini par céder. Ce jeudi 5 novembre, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé que le protocole sanitaire des lycées allait être renforcé. Il autorise désormais davantage de cours à distance, à condition que les élèves soient présents physiquement la moitié du temps scolaire. Les chefs d’établissement ont également la possibilité de mettre en place un accueil en demi-groupes pour limiter les brassages. 

 

« On est assez contents d’avoir été enfin entendus par notre hiérarchie, mais on regrette que ça ait mis autant de temps », nuance Claire Riou. Aujourd’hui, la professeure d’histoire-géographie attend plus de moyens de sa hiérarchie, déplorant devoir utiliser son propre équipement personnel. Le dispositif attendu doit être mis en place à partir de lundi. « Jusque-là, je reste en grève », prévient la syndicaliste. 

 

La nouvelle formule du bac repoussée

Quant à la nouvelle formule du bac qui devait entrer en vigueur cette année, elle n’aura tout simplement pas lieu. Jean-Michel Blanquer a décidé « à titre exceptionnel » de supprimer les évaluations communes prévues en première et en terminale. Ces dernières seront remplacées par du contrôle continu. Satisfaite, Claire Riou juge cette mesure « plutôt rassurante ». 

 

Le ministère dit « tenir compte des conséquences de la crise sanitaire sur les conditions de préparation du baccalauréat général et technologique » en privilégiant « le temps d’apprentissage des lycéens dans cette période fortement contrainte pour leur progression et l’acquisition de nouvelles connaissances ». 

 

En revanche, les épreuves sur les enseignements de spécialité seront maintenues en mars prochain. Une décision que regrette la professeure d’histoire-géographie, pointant du doigt le fait « [qu’il] n’y a pas eu d’allègement de programme ». « La situation est encore anxiogène pour nos élèves et les enseignants qui ont toujours la pression de finir dans les temps », craint Claire Riou. 

 

Satisfaits des concessions du gouvernement, les syndicats ne comptent pas pour autant relâcher l’étreinte. Ces derniers réclament que ce nouveau protocole sanitaire devienne obligatoire et surtout, qu’il soit étendu aux collèges et aux écoles. L’appel national à la grève est donc maintenu le mardi 10 novembre prochain.