Le nombre de patients atteint du coronavirus en réanimation ne cesse de croître en Île-de-France. Hier, ceux du Val-d’Oise et de Seine-Saint-Denis étaient saturés. L’Agence régionale de santé (ARS) envisage de nouveaux transferts en province d’ici la fin de semaine.

Il y a tension sur les services de réanimation. C’est le constat que dressait Gilles Pialoux, chef de service de l’unité des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon (Paris),  ce mercredi 8 avril sur BFMTV et RMC. « Hier en cellule de crise, il n’y avait aucune place de réanimation en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise », expliquait Gilles Pialoux, ajoutant avoir au moment de son intervention plus qu’une seule place dans son établissement et trois à la Pitié Salpêtrière.

 

En 3 semaines, presque 6 fois plus de patients en réanimation

Selon les chiffres de Santé publique France, mercredi 8 avril, le département du Val-d’Oise a reçu 173 patients dans des unités de réanimation, et 866 patients hospitalisés dans des unités covid. La Seine-Saint-Denis affichait quant à elle, 241 patients en réanimation et 1461 patients hospitalisés en unité covid.

 

Des chiffres qui n’ont eu de cesse de progresser ces dernières semaines, avec l’arrivée de nouveaux patients venant occuper les lits fréquemment ouverts en réanimation. Car si le Val-d’Oise comptait 29 patients en réanimation le 18 mars dernier, moins d’un mois plus tard soit le 7 avril, les hôpitaux du département en dénombraient 173. En trois semaines, leur nombre a donc été multiplié quasiment par 6.

 

La situation « devient compliquée »

Contactée, l’Agence régionale de santé (ARS) juge que cette saturation des services de réanimation en Val-d’Oise et Seine-Saint-Denis est « crédible », la nuance. La « répartition des patients est pensée au niveau régional », explique-t-elle. Ceux dont l’état est «  stabilisé, sont transférés dans d’autres établissements où il y a plus de places pour libérer les unités covid ». Une répartition réalisée dans le cadre d’une cellule de « bed management », basée sur une cartographie des lits disponibles sur la région.

 

Mais cette stratégie régionale a également ses limites. « Nous avions jusqu’au week-end dernier la possibilité d’ouvrir quelques lits, mais désormais cela devient compliqué », reconnaît l’ARS. Cette dernière explique prendre en charge à l’heure actuelle 2500 patients en réanimation à l’échelle régionale.

 

Des transferts en province possibles cette semaine

En cas de saturation régionale, c’est vers des établissements de province moins sollicités que les patients sont alors orientés. « Nous avons un pont aérien qui ne demande qu’à être activé à tout moment à Orly. Nous pouvons transférer 50 patients d’un instant à l’autre [vers la province]. Nous faisons une régulation médicale en temps réel à l’échelle nationale ». 

 

Deux cents patients ont ainsi été transférés la semaine dernière. Aujourd’hui, « 30 à 70 patients arrivent en réanimation par jour », moins que la semaine précédente [jusqu’à 200 patients par jours], mais toujours « inquiétant ». « De nouveaux transferts cette semaine sont très probables », fait savoir l’Agence régionale de santé.