Depuis la mi-septembre, Elisabeth Borne, ministre de l’écologie, organise une concertation sur ce projet qui doit voir le jour d’ici 2027. Selon les informations rapportées par plusieurs médias nationaux, le gouvernement chercherait une porte de sortie.

Le projet de mégacomplexe de loisirs et de commerces Europacity, qui doit voir le jour dans le Triangle de Gonesse d’ici 2027 a-t-il du plomb dans l’aile ? C’est la question qui se pose, depuis que la ministre de l’écologie, Elisabeth Borne a lancé une concertation il y a quelques semaines.

 

Ces réunions avec les porteurs du projet, les élus et opposants doivent permettre à la ministre de « fournir promptement un avis éclairé sur l’avenir à donner à ce projet », au premier ministre ainsi qu’au chef de l’État, selon le journal Le Monde.

 

Un projet clivant

Dans un article publié le vendredi 27 septembre, le quotidien du soir rapporte que ces réunions pourraient « servir, selon plusieurs sources, à habiller la décision de porter un coup d’arrêt au projet ».

 

Car ce complexe à 3,1 milliards d’euros porté par Ceetrus (ex-Immochan) et le géant chinois Wanda fait l’objet d’une forte opposition. Les associations de défense de l’environnement y voient notamment « un projet d’un autre temps qui bétonne des terres fertiles pour y construire un temple dédié à la consommation ».

 

Une contestation qui se traduit devant les tribunaux. En mars dernier, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise annulait le plan local d’urbanisme (PLU) de la ville de Gonesse [qui permet l’aménagement de la zone, ndlr]. Plus récemment la cour d’appel de Versailles confirmait la création de la ZAC du Triangle de Gonesse [dans laquelle est prévue le complexe Europacity, ndlr], après que celle-ci ait été annulée par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise en mars 2018.

 

Des « évolutions importantes » prochainement annoncées

« Le gouvernement a un problème d’image et de communication politique lié au fait qu’il n’assume pas son opération d’aménagement [du triangle de Gonesse, ndlr] », analyse David Lebon, responsable du développement d’Europacity, dans l’article du quotidien. Car dans le même temps, à l’international, le président Emmanuel Macron s’emploie à défendre la préservation du climat et l’accord de Paris (COP21), comme le 25 septembre dernier à la tribune de l’ONU.

 

Pourtant, les porteurs du projet préparent l’annonce d’« évolutions importantes concernant la protection de la nature et de la biodiversité », rapporte Le Monde. Celles-ci devraient être présentées en fin de semaine, lors d’une conférence de presse. D’autres modifications avaient déjà été apportées par le passé, avec notamment l’abandon de certains équipements comme un parc des neiges et une piste de ski.

 

De nouvelles évolutions suffiront-elles à convaincre le gouvernement d’apporter un soutien clair au projet ? La réponse est attendue pour le 10 octobre prochain, date de fin de la concertation.

 

Le Val-d’Oise demande à l’Etat « un avis favorable » au projet

Du côté du département, on reconnaît une certaine inquiétude quant à l’avenir de ce complexe de 80 hectares. Favorables en majorité au projet, les élus ont d’ailleurs adoptés une motion à ce sujet vendredi 27 septembre. Dans celle-ci, le Val-d’Oise « réaffirme son soutien » au projet, avant de « réclame[r]à l’Etat de confirmer ses engagements […] et rendre un avis favorable à la poursuite du projet ».

 

« On reste motivés derrière Europacity et confiants. On ne lâchera pas [les porteurs], cette réalisation est tellement importante pour l’Est du Val-d’Oise et l’emploi », explique-t-on au sein du cabinet de l’exécutif départemental.

 

« Derrière le projet Europacity, il y a la ligne 17 [la seule du Grand Paris Express à desservir le Val-d’Oise, ndlr], la ministre assure qu’un abandon d’Europacity ne remet pas en cause cet équipement … Est-ce qu’on doit la croire ? », s’interroge cette même source.