Face à la forte contestation des riverains, la municipalité d’Argenteuil vient de retirer le permis de construire accordé à Lidl, qui souhaite implanter un magasin sur la butte d’Orgemont. De quoi satisfaire le Collectif pour la défense de la butte d’Orgemont qui reste néanmoins prudent sur les éventuelles suites de ce projet.

La butte d’Orgemont à Argenteuil où Lidl souhaite implanter son magasin. Crédits : Collectif pour la défense de la butte d’Orgemont.

Nouveau rebondissement dans l’épopée Lidl à Argenteuil. L’enseigne allemande, qui tente depuis longtemps d’implanter un supermarché sur la butte d’Orgemont risque de ne finalement pas pouvoir le faire. Le maire LR d’Argenteuil, Georges Mothron, vient de retirer le permis de construire en avançant deux motifs. « Il y avait une absence d’étude d’impact pour ce qui concerne la construction du parking, justifie la municipalité. Mais il y a aussi la présence d’une espèce protégée sur la butte, le crapaud calamite. »

 

La mairie, qui avait pourtant accepté le permis de construire déposé par Lidl, a progressivement changé de position face à la forte mobilisation des habitants. Un  collectif de défense de la butte d’Orgemont s’est d’ailleurs constitué pour mettre un coup d’arrêt à ce projet d’implantation. « Le maire [Geoges Mothron, LR, ndlr] a pris acte de l’opposition des riverains, souligne son cabinet. Il n’y est ni favorable, ni défavorable. » Lors d’une réunion publique de présentation du projet organisée en mars dernier, les habitants avaient en effet exprimé leur colère. Georges Mothron s’était alors dit prêt à annuler le permis de construire.

 

« Nous attendons maintenant des actes concrets »

Si le collectif se dit rassuré par cette décision, qui est pour lui « une victoire », il n’en reste pas moins inquiet. « Nous ne sommes pas dupes, le contexte a beaucoup aidé à convaincre le maire, à un an des élections municipales, explique Marine Chailloux, présidente du collectif. Nous attendons maintenant des actes concrets. » Parmi leurs attentes, le fait que la mairie préempte le terrain, c’est à dire le rachète. Sans cela, « cette délibération ne serait qu’un coup de communication pour apaiser le quartier », et n’empêcherait en aucun cas la construction, ajoute la présidente.

 

Deux solutions s’offrent maintenant au groupe allemand : soit il se retire du projet, ce qui semble « peu probable » selon Marine Chailloux ; soit il mène la ville en justice, dans le but de déposer un nouveau permis de construire.