La condamnation du tribunal correctionnel de Bobigny intervient quinze ans après l’effondrement du terminal 2E de Roissy Charles de Gaulle qui avait fait quatre morts et sept blessés. Les trois sous-traitants du groupe ADP ont également été condamnés à des amendes.

Le tribunal correctionnel de Bobigny a prononcé ce mercredi la peine maximale prévue par la loi à l’encontre du groupe ADP. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet concernant le gestionnaire d’aéroports en le condamnant à 225 000 € d’amende. Ce dernier était jugé pour homicides et blessures involontaires après l’effondrement du terminal 2E de Roissy Charles de Gaulle qui avait fait quatre morts et sept blessés en 2004.

 

Le 23 mai 2004 au matin, onze mois après son inauguration, le toit de l’aérogare cède, entraînant la destruction d’une partie de ce terminal en forme de tunnel de verre et de béton. Six arcs en béton et quatre passerelles se sont effondrés sur une trentaine de mètres au niveau de la jetée d’embarquement. Quatre passagers étrangers en escale, un médecin libanais, deux employés chinois et une Ukrainienne, sont morts écrasés et sept autres personnes ont été blessées.

 

Également poursuivis, les trois sous-traitants du groupe ADP ont  été condamnés respectivement 150 000 € d’amendes pour le bureau de certification Bureau Veritas et 100 000 € contre le bureau d’études Ingerop ainsi que le constructeur GTM, filiale de Vinci. Lors du procès en décembre, les avocats des quatre sociétés avaient demandé la relaxe.

 

Les débats avaient mis en lumière les défauts de ce bâtiment à 650 M€ dessiné par l’architecte Paul Andreu, concepteur de l’Opéra de Pékin aujourd’hui décédé. Contacté, le groupe ADP a expliqué ne vouloir faire aucun commentaire sur la condamnation et un éventuel appel.

 

Ce jugement intervient alors que l’examen du projet de loi Pacte est de retour depuis ce mercredi à l’Assemblée nationale. Il prévoit la privatisation du groupe ADP qui gère directement ou indirectement 26 aéroports dans le monde.