Alors que l’AFP rapportait hier la clôture de l’investigation dans l’affaire Adama Traoré, sans aucune mise en examen, la famille du jeune homme décédé suite à son interpellation à Beaumont-sur-Oise en juillet 2016, ajoute au dossier un nouveau rapport d’expert qui contredit les conclusions des précédentes expertises.

La contre-attaque n’a pas tardé. Craignant un non-lieu avec la fin des investigations intervenue en décembre dernier, les proches annoncent avoir déposé lundi un nouveau rapport d’expert aux juges d’instruction parisiens. Réalisé par quatre professeurs des hôpitaux de Paris, celui-ci met en cause la technique employée par  les forces de l’ordre qui aurait conduit à un « syndrome asphyxique aigu » et au décès du jeune homme, selon les éléments rapportés par l’AFP. Toujours dans ce rapport, les experts estiment qu’il faut « se poser la question de l’asphyxie positionnelle ou mécanique », là  où un précédent rapport, daté d’octobre 2018conclut à « l’évolution naturelle d’un état antérieur » du jeune homme, atteint d’un « trait drépanocitaire ».

 

Avec ce nouveau rapport, l’avocat de la famille, Maître Bouzrou a estimé chez nos confrères de Franceinfo qu’il n’y a « pas d’autre solution que de prendre en compte ce rapport médical extrêmement important et d’en tirer toutes les conséquences ». Avant de demander à la justice « d’entendre les gendarmes en ce qui concerne les violences, car l’information judiciaire est ouverte notamment de ce chef, et bien sûr de tirer toutes les conclusions de cette expertise, en poursuivant ces gendarmes ».

 

Les avocats des trois gendarmes, placés sous statut de témoins assistés en novembre dernier, ont quant à eux réagi à l’annonce surprise de l’ajout de ce rapport au dossier. Me Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik, estiment que « les conditions de l’établissement de ce document sont plus que nébuleuses et suscitent de légitimes interrogations notamment quant à la méthodologie adoptée et aux éléments portés à la connaissance des experts auto-proclamés ».