Dans des interviews au Parisien et à France Bleu, la ministre des transports a confirmé la construction de la liaison ferroviaire qui doit relier directement l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle à la gare de l’Est à Paris en 20 minutes.

La ligne CDG-Express qui doit relier de façon automatisée et directe, l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle à la gare de l’Est à Paris, en 20 minutes et pour 24 € par voyageur, va bien voir le jour. « Ce projet est absolument nécessaire pour l’Île-de-France », a déclaré la ministre des transports ce mercredi matin sur les ondes de France Bleu Paris, estimant « qu’on ne peut pas se satisfaire de la desserte de l’aéroport de Roissy. On a 90 000 personnes qui travaillent sur la plateforme et on a chaque jour plus de 200 000 passagers et aujourd’hui l’essentiel de la desserte se fait par la route avec des congestions qui vont croissant ».

 

« Le contrat de concession sera signé dans les prochains jours. C’est indispensable pour pouvoir donner le coup d’envoi des travaux sans perdre de temps », a ainsi précisé la ministre au Parisien.

 

« Priorité aux transports en commun »

La liaison CDG Express doit relier directe l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle à la gare de l’Est à Paris sur 32 km dont 8 km de voies nouvelles.

La liaison CDG Express doit relier directe l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle à la gare de l’Est à Paris sur 32 km dont 8 km de voies nouvelles.

La ministre des transports assure toutefois que le CDG Express « ne se fera pas au détriment des transports du quotidien », en réponse aux inquiétudes de nombreux habitants et élus franciliens dont la région, la ville de Paris et le département du Val-d’Oise. Ces derniers craignent notamment de voir la liaison directe perturber les lignes de trains au nord de Paris, en particulier le RER B, que ce soit pendant les travaux ou lors de sa mise en service. En effet, de nouvelles voies doivent être mises en place sur 8 km entre l’aéroport et Mitry-Mory, et les infrastructures existantes doivent être aménagées entre Mitry-Mory et Paris, soit 24 km.

 

«  En situation normale, il n’y aura pas d’interférence entre CDG Express et le RER. Si, en cas de situation très perturbée, il devait y avoir un impact négatif de CDG Express sur le RER B après la mise en service, alors des mesures d’adaptation devront être mises en place. Jamais le projet de CDG Express ne passera avant la priorité des transports du quotidien », a déclaré Elisabeth Borne au Parisien.

 

Face au nombre très important de chantiers prévus sur le secteur, la ministre des transports a souhaité là encore rassurer. « Le préfet de région [Michel Cadot, ndlr] a été chargé d’une mission sur le calendrier des travaux. Il remettra ses conclusions fin mars ou début avril. Il dira clairement quels sont les éventuels ajustements qui pourront être nécessaires dans l’organisation des chantiers. Il faudra, le cas échéant, faire des priorisations », a-t-elle déclaré.

 

« On n’est pas arc bouté sur un calendrier qui serait irréaliste »

Le CDG Express à la gare de l'Est.

Le CDG Express à la gare de l’Est. Crédit : Silvio d’Ascia Architecture

Quant à l’achèvement du CDG Express, porté par ADP, l’État et la SNCF, prévu pour les jeux Olympiques de Paris 2024, « à l’heure actuelle, SNCF Réseau nous dit que cette date est tenable » a affirmé Elisabeth Borne. « La mission confiée au préfet de région vise à préciser à quelles conditions et avec quelles interruptions de circulation, SNCF Réseau serait en mesure de tenir son calendrier. En fonction des conclusions qui me seront remises, on sera amené à prendre des décisions (..) Je le dis très clairement : je n’exclue rien, on n’est pas arc bouté sur un calendrier qui serait irréaliste. L’objectif est de mettre en service pour les JO, mais ça ne se fera pas au détriment des transports du quotidien », a t-elle martelé.

 

Les mots de la ministre n’ont pas été suffisants pour faire disparaître les inquiétudes des élus. La présidente de la région Île-de-France et d’Île-de-France Mobilités, Valérie Pécresse, affirme ne pas être « convaincue de la capacité de SNCF Réseau de réaliser le projet CDG Express d’ici à 2024 sans dégrader les conditions de circulation des 1,6 millions de voyageurs de l’axe nord ». La région compte rester très vigilante sur les annonces de l’État début avril concernant le calendrier du projet CDG Express et les garanties que l’Etat apportera pour les usagers de la ligne B.

 

Dans un communiqué de presse commun publié en réaction à cette annonce ministérielle, les Présidents des Conseils départementaux du Val-d’Oise, de Seine-Saint-Denis, de Seine-et-Marne et du Val-de-Marne, ont quant à eux de nouveau manifesté des inquiétudes.Ils estiment que « beaucoup de questions restent en suspens », notamment en matière d’impact sur les transports déjà existants. Ils qualifient également la mission de concertation menée par le préfet de région de  « simulacre de concertation », et menacent de ne participer « à aucune avancée opérationnelle sur le CDG Express », en cas d’absence de garanties.