Un lycéen de 17 ans a été blessé au visage par un tir de Flash-Ball lors de cette quatrième journée de mobilisation lycéenne et cinq autres jeunes ont été blessés légèrement. 53 personnes ont été interpellées.

Si le nombre d’établissements touchés par le mouvement lycéen reste à peu près le même pour cette troisième journée de mobilisation consécutive, la quatrième depuis vendredi dernier, la mobilisation a gagné d’autres établissements. La préfecture du Val-d’Oise évoque 17 lycées impactés contre 16 la veille et de nouveaux incidents par endroits.
 
La situation a été particulièrement tendue ce mercredi à Garges-lès-Gonesse, au lycée Simone de Beauvoir. Près de 150 jeunes étaient rassemblés aux abords de l’établissement peu avant 9h00 selon la préfecture du Val-d’Oise. Après avoir essuyé des jets de projectiles, l’ordre a été donné de charger. « Une dizaine des jeunes présents était particulièrement hostiles. Trois d’entre eux sont restés sur place pendant la charge et ont continué à lancer des projectiles. Il y a eu deux tirs de Flash-Ball. Le jeune qui était à une quinzaine de mètres du policier a reçu la balle au niveau de la joue », explique une source policière. « Nous visons les membres inférieurs et le plexus. Il s’est vraisemblablement baissé au moment du tir », se défend cette même source. Le lycéen, qui n’a pas perdu connaissance, a été transporté au centre hospitalier de Gonesse. Son pronostic vital n’a jamais été engagé et sa blessure nécessiterait plusieurs points de suture. Il devrait sortir ce jeudi. Dans un communiqué de presse, les professeurs condamnent « fermement les violences policières » de ce mercredi. Selon eux, « les forces de l’ordre ont fait un usage abusif de la violence ». Ils demandent l’ouverture d’une enquête. Quatre jeunes ont été interpellés au cours de la matinée parmi les 53 interpellations comptabilisées sur la journée.

 

Le mouvement atteint Herblay-sur-Seine

IMG_510811

Le lycée Montesquieu à Herblay-sur-Seine a été pour la première fois le théâtre d’incidents ce mercredi matin avec trois feux déclenchés et des jets de projectiles sur les forces de l’ordre. 5 jeunes ont été interpellés.

 

Des débordements ont aussi eu lieu pour la première fois au lycée Montesquieu à Herblay-sur-Seine. « Tôt ce matin, avant 8h00, quelques jeunes sont venus bloquer l’accès au lycée. Pas mal d’élèves sont arrivés par la suite et sont restés devant l’établissement, ils étaient environ 300. Beaucoup étaient présents car ils ne pouvaient pas rentrer. Certains sont allés récupérer des poubelles pour commencer à faire un feu. Je suis arrivé sur place vers 8h15, j’ai eu assez peur, il y a avait des explosions car ils jetaient des bouteilles d’alcool », raconte le maire (LR) de la ville Philippe Rouleau. « Les pompiers sont arrivés et ont éteint le feu. Les jeunes sont allés un peu plus loin pour en rallumer un nouveau. Au total, il y à eu trois feux. Ils ont aussi lancé des projectiles sur les forces de l’ordre et des bouteilles en verre. Il y en a une qui est tombée juste à côté de moi », poursuit l’édile. « Je suis allé discuter avec certains. Ils manifestent pour beaucoup de raisons. Certains ont crié ‘Marcon démission’. Il y a en a aussi qui affirment faire ça pour leurs parents. », ajoute le maire.

 

 

Si les services de la préfecture du Val-d’Oise ne communiquent toujours pas le nombre de policiers et gendarmes val-d’oisiens mobilisés pour cette nouvelle journée de mobilisation, ils précisent en revanche que ces derniers ont eu le renfort de 40 CRS ce mercredi contre 65 la veille.

 

16 interventions des pompiers

Des échauffourées se sont également produites aux abords des lycées Jean-Perrin et Château-d’Epluches de Saint-Ouen l’Aumône. Neuf individus ont été interpellés. Un engin de chantier a été incendié ce mercredi matin. Un autre véhicule, un scooter, a également été incendié aux alentours du lycée Jean Jaurès à Argenteuil. Cette nouvelle journée de mobilisation a nécessité 16 interventions des pompiers.

 

Contrairement à mardi où les incidents les plus violents avaient été relevés au lycée professionnel Pierre-Mendès-France à Villiers-le-Bel et au lycée Gustave Monod à Enghien-les-Bains , avec 96 personnes interpellées sur les 138 comptabilisées, la situation est restée relativement calme dans les deux établissements ce mercredi selon la préfecture du Val-d’Oise.

 

Après les incidents survenus lundi et mardi à Taverny, un rassemblement agité a de nouveau eu lieu avec « 120 à 130 personnes devant le lycée Louis Jouvet ce matin avec des jets de projectiles », relate la préfecture du Val-d’Oise. Quant au deuxième établissement de la commune, Jacques Prévert, il n’y aurait eu qu’environ 15 élèves de mobilisés selon les services de l’Etat.

 

Également touchés par des mobilisations mardi, la situation est restée calme ce mercredi dans les lycées situés en zone gendarmerie, à Fosses (Lycée Charles Baudelaire), à Saint-Witz (Lycée Léonard de Vinci) puis dans le Vexin, à Chars (Lycée professionnel du Vexin).

 

Une quarantaine de gardes à vue en cours

Du côté du parquet de Pontoise, on précise que 18 mineurs ont été déférés mardi devant le juge des enfants afin d’être mis en examen, le plus souvent pour des chefs de violences volontaires sur des personnes dépositaires de l’autorité publique et participation à un attroupement – armé ou non – en vue de la préparation de violences contre les personnes ou d’actes de dégradation. 19 déferrements de mineurs étaient en cours ce mercredi tout comme une quarantaine de gardes à vue à la suite de nouveaux faits commis ce jour.