General Electriks fait partie de ces groupes comme Air, Phoenix ou encore Daft Punk, qui font un carton à l’international. C’est avec le tube Raid on the radio que le grand public découvre son univers funk et électro. General Electriks sera de passage pour un concert le samedi 14 avril à Visages du monde à Cergy. Rencontre avec Hervé Salters, leader, chanteur et claviériste survolté.
Par Fannie Joëts
VOnews : Carry no ghost est le titre de ton dernier album, à quoi fait-il référence ?
Hervé Salters : En fait, pour comprendre, il faut remonter un peu en arrière. J’avais fait un break de quatre ans juste avant la sortie de notre précédent album et quand j’ai repris la tournée, j’ai redécouvert la sensation de la scène et de l’échange avec le public. Il y a une véritable impression de flotter cinq centimètres au-dessus du sol et de se délester de ses soucis, de ses fantômes. C’est à ce moment-là que les premières idées de morceaux me sont venues, ça y fait référence.
Amour über Alles est un morceau écrit en plusieurs langues, c’est un clin d’oeil de globetrotteur ?
C’est un texte qui parle de l’ouverture à l’autre, à l’étranger, celui qu’on ne connaît pas, mais qu’on doit accueillir à coeur ouvert selon moi, donc ça me semblait logique de l’écrire en plusieurs langues. C’est en plus naturel pour moi, car ma vie personnelle reflète tout ça. Je suis franco-britannique de naissance, j’ai grandi à Londres pendant mon adolescence, puis j’ai vécu à San Francisco pendant douze ans et aujourd’hui j’habite à Berlin, depuis cinq ans. Et puis, avoir pas mal voyagé avec les différentes tournées, en Amérique du Sud par exemple, m’a donné envie d’ajouter un peu de portugais et d’espagnol. Je n’avais pas du tout l’impression de produire un morceau ovni, mais après l’avoir fait écouter à d’autres, j’ai réalisé que cela pouvait étonner.
Sur scène, tu débordes d’énergie, pourtant tu es plutôt de nature timide et introverti dans la vie…
Il y a beaucoup de gens dans l’histoire du rock qui se permettent de révéler une autre facette d’eux-mêmes sur scène, je pense par exemple à David Bowie, qui était maladivement timide en société et qui, sur scène, devenait quelqu’un d’extrêmement théâtral et extraverti. De mon côté, j’ai développé ce personnage de gars qui danse derrière son clavier, car je n’aimais pas l’idée du claviériste timoré à l’arrière, qui ne bouge pas. J’ai eu envie de mettre de l’énergie dans cet instrument qui à priori peut sembler calme. Et puis, il a fallu m’assumer en tant que leader avec General Electriks. Ça m’a pris un peu de temps, mais j’ai réussi et c’est un assez beau voyage. J’ai 48 ans, si tu m’avais dit, il y a vingt ans, que le projet qui marcherait le mieux pour moi serait celui où je serais « front-man », j’aurais rigolé ! J’apprécie que ça m’ait permis de m’ouvrir davantage, jusque dans la vie de tous les jours.
Chemise, cravate et stylos dans la poche, d’où te vient cette tenue de scène fétiche ?
C’est arrivé juste avant de sortir le deuxième album de General Electriks. Je faisais les claviers avec un groupe de hip-hop de San Francisco et on était en concert à Paris. J’avais choisi un look à la Beastie Boys comme dans leur clip Sabotage. Ils sont habillés en agents du FBI des années 70’ avec la chemisette à manches courtes, la cravate, les stylos dans la poche et les fausses moustaches. Et pour préparer la promotion du nouvel album de General Electriks, le label a envoyé un photographe ce jour-là. Du coup, il m’a pris en photo dans cette tenue et c’est resté. Cette cravate, je la porte à tous les concerts et c’est toujours la même depuis 2009 !
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