Les opposants au méga-complexe de commerces et de loisirs du groupe Auchan, qui doit voir le jour à l’est du Val d’Oise, ont reçu l’ordre de l’Établissement public foncier d’Ile-de-France (EPFIF), de quitter une parcelle qu’ils cultivent depuis mai 2017.

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La ZAC dite du « Triangle de Gonesse » est un projet d’aménagement de 280 hectares, où il est prévu la construction d’un quartier d’affaires international ainsi qu’EuropaCity, immense complexe de commerces et de loisirs.

Pour marquer leur opposition à l’urbanisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse, situées entre les aéroports Roissy Charles-de-Gaulle et du Bourget, les opposants à EuropaCity y cultivent des plantations sur une parcelle depuis mai 2017. Un champ mis à disposition selon eux par un agriculteur, qu’ils sont priés de quitter.

 

Le président du Collectif pour le Triangle de Gonesse, Bernard Loup, affirme avoir reçu vendredi 9 mars, un courrier remis par un huissier et émanant de l’Établissement public foncier d’Ile-de-France, sommant « de procéder à la suppression, à [leur]frais, des plantations effectuées sans droit ni titre sur la parcelle et de façon générale de quitter les lieux de toutes personnes et de tous biens, et ce immédiatement et sans frais. »

 

« Alors que l’opération EuropaCity se heurte à une opposition grandissante, le Conseil régional, via son bras armé l’EPFIF, vient de se fixer un objectif de grande envergure : faire détruire une modeste parcelle où ont été plantés potirons, tomates, courgettes, radis, poireaux et seigle », lance Bernard Loup.

 

« Une occupation illégale », EPFIF

« Il est normal de ne pas laisser une occupation illégale prospérer, rétorque de son côté l’Établissement public foncier d’Ile-de-France (EPFIF). Nous sommes propriétaires de la parcelle et nous avons passé une convention d’exploitation temporaire avec l’agriculteur qui se doit de labourer et d’ensemencer ». « Ces personnes squattent un terrain qui est une propriété de l’État. Elles doivent respecter la loi », renchérit David Lebon, directeur du développement d’EuropaCity.

 

Jean-Pierre Blazy, le maire (PS) de Gonesse à réagit, dénonçant une « certaine hypocrisie [de la part du CPTG]  lorsqu’il dit être surpris que l’EPFIF lui ordonne de quitter les lieux alors qu’il sait très bien qu’il occupe une parcelle sans autorisation officielle. »

 

Le Collectif pour le Triangle de Gonesse appelle à une nouvelle manifestation, ce dimanche 18 mars, pour contester cette sommation mais plus généralement pour à nouveau protester contre l’aménagement du Triangle de Gonesse. Ce projet prévoit la construction, sur 280 hectares, d’un quartier d’affaires international ainsi qu’EuropaCity, immense complexe de commerces et de loisirs.

 

Les opposants entendent d’autant plus maintenir la pression « que les avis négatifs s’accumulent contre le projet EuropaCity ». Le 6 mars dernier, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a annulé l’arrêté préfectoral créant la ZAC de Gonesse suite à des recours déposés par plusieurs associations de défense de l’environnement notamment du Collectif du Triangle de Gonesse. L’État a deux mois pour faire de ce jugement.