Interpellé par Sébastien Meurant, sénateur LR du Val d’Oise, Edouard Philippe n’écarte pas le prolongement de la ligne 17 du Grand Paris Express jusqu’à l’aéroport de Roissy. S’il assure que « des études ont été lancées », le Premier ministre n’apporte cependant aucune garantie sur la décision finale.

ligne17nordSébastien Meurant avait décidé d’écrire à Edouard Philippe il y a quelques semaines pour lui faire part de l’inquiétude des élus de l’Est du département. Un courrier auquel le Premier ministre a répondu en rappelant le problème du financement du projet. « Le constat d’une augmentation des coûts par rapport aux projections initiales, estimée à une dizaine de milliards d’euros, ainsi que la volonté de s’assurer de la soutenabilité effective des calendriers arrêtés, poussent cependant le gouvernement à réfléchir au phasage du projet », explique le Premier ministre qui assure que « des études ont été lancées et sont actuellement en cours ».

 

Si le gouvernement avoue ne pas exclure une modification du calendrier de réalisation de la ligne, il assure toutefois que « deux principes présideront aux choix qui seront faits ». « Le schéma de desserte ne sera modifié », écrit ainsi Edouard Philippe. Par ailleurs, le Premier ministre explique que « le gouvernement fondera ses choix sur l’évaluation de la pertinence d’une ligne de métro automatique au regard des trafics prévisionnels estimés, des impératifs de désenclavement de certains territoires franciliens, des dessertes des sites sportifs des Jeux Olympiques de 2024 et des projets d’aménagement en cours ou à venir et des éventuelles solutions de mobilité alternatives au métro automatique qui pourraient être mises en place rapidement ». Le gouvernement sous-entend que l’une des solutions pourrait être de ne pas réaliser le supermétro automatique  mais d’opter pour une autre alternative.

 

Aucune garantie donnée

 

Une réponse floue qui ne rassurera pas forcement les défenseurs de la ligne 17, d’autant que l’Etat n’avait pas hésité à annoncer le 16 novembre dernier son intention de prêter 1,7 milliard d’euros au consortium en charge de la réalisation du projet Charles-de-Gaulle Express (CDG Express), visant à transporter les passagers de l’aéroport entre Roissy et Paris en 20 minutes (et 24 euros). Face à la colère provoquée de voir des fonds financer une liaison destinée « aux riches » au détriment de la ligne 17, Arnaud Bazin, sénateur LR du Val d’Oise, avait réussi à obtenir quelques jours plus tard l’annulation du prêt. [voir article]

 

Sébastien Meurant se veut toutefois positif, alors que le projet de ligne 17 conditionne celui de d’EuropaCity, immense complexe de commerces et de loisirs qui doit voir le jour à l’horizon 2024 dans le Triangle de Gonesse. « Bien que ce courrier n’engage pas formellement le gouvernement, il représente un espoir non négligeable et un encouragement pour tous les élus qui se battent en faveur du projet de ligne 17, indispensable aux habitants du Val d’Oise et au développement économique de l’Est de notre département », juge-t-il. Depuis plusieurs mois, les élus multiplient les actions, notamment devant Matignon, pour réclamer la réalisation de cette ligne, dans le calendrier initialement prévu. [voir article]