Encore inconnu il y a tout juste un an, Gauvain Sers a depuis sillonné la France en première partie de Renaud et enregistré son premier album. L’artiste fera découvrir son univers au public du Forum de Vauréal le 7 décembre. Interview.

(c) Frank Loriou

(c) Frank Loriou

Vous avez été révélé au grand public grâce à vos premières parties de Renaud. Comment en êtes-vous arrivé à travailler ensemble ?

Quelques jours avant sa date inaugurale au Zénith de Paris, il cherchait une première partie. Un de ses assistants et un de ses musiciens écoutaient une de mes chansons, pas très loin de lui. Il a aimé et a souhaité en entendre une deuxième. Trente minutes après, il avait mon numéro. Au départ, je devais uniquement me produire lors des dates parisiennes, mais finalement, nous avons fait toute la tournée ensemble, soit environ 90 concerts.

 

On vous compare beaucoup à Renaud d’ailleurs, c’est une fierté ?

C’est quelqu’un que j’admire, autant pour ses chansons que pour l’humain. Il s’agit d’un artiste que j’ai beaucoup écouté et qui m’a forcément influencé au même titre que d’autres. Donc que l’on me compare à lui me touche particulièrement.

 

Votre album aborde beaucoup de thèmes, dont certains très engagés. Comment écrivez-vous ?

Je ne me pose pas la question de savoir si une chanson va être engagée ou pas. J’essaie plutôt d’écrire sur des sujets qui m’émeuvent et de réagir à des causes qui me semblent importantes. Il y a des morceaux plus légers, d’autres plus sociaux ou plus coups de gueule. Je parle de l’époque dans laquelle on vit, de la société en général. Je pense qu’il est essentiel d’être engagé sur les choses que l’on entend défendre.

 

Comment avez-vous convaincu Jean-Pierre Jeunet de réaliser votre premier clip « Pourvu », dans lequel on peut notamment voir Jean-Pierre Darroussin ?

Ça aussi ce fut une aventure incroyable ! Jean-Pierre Jeunet est mon réalisateur préféré et je souhaitais vivement produire un clip avec lui. Mais il s’agissait d’un rêve inaccessible. D’ailleurs au début, il a refusé sans même avoir entendu la chanson, car il n’était pas intéressé par la réalisation d’un clip. Nous avons insisté avec ma maison de disque et finalement, il a écouté la chanson et a apprécié que je parle d’Amélie Poulain. Il s’est pris au jeu et a changé d’avis. Je suis très heureux, car il a monté le clip que j’attendais. C’est aussi lui qui a proposé à Jean-Pierre Darroussin, qui est mentionné dans le texte, de faire une apparition clin d’œil. Il avait carte blanche. La seule idée que j’ai apportée, c’est le t-shirt « I love la Creuse », dont je suis originaire (rire).

 

Votre style est très acoustique, êtes-vous accompagné d’autres musiciens sur scène ?

Nous tournons en duo jusqu’à la fin de l’année 2017. Nous sommes à deux guitares sur scène. Cela reste épuré et acoustique. Cette configuration nous permet d’avoir une proximité avec le public et d’installer un dialogue. C’est ce que j’aime et c’est de cette manière que j’ai commencé. Les chansons sont bien mises en avant. En 2018 en revanche nous serons cinq sur scène avec une formule plus proche de celle de l’album.