Philippe Decouflé se met seul en scène pour offrir un portrait diffracté, dont les lignes de fuites s’ouvrent sur mille images, mille reflets, mille histoires. Il ne chorégraphie pas son ego, il donne des fragments d’existence et de sensations où chacun peut se bricoler un portrait, le 24 février au Centre des Arts.

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La scène peuplée d’écrans blancs ou d’aplats de couleurs est le lieu de la démultiplication du danseur : ses ombres s’envolent et se répondent dans un jeu de reflets. Il n’est plus seul, mais multiple. Ses mains donnent le tempo, elles dansent à leur tour et nous racontent une histoire. Son Solo est un « je » de bascule, un aller-retour du danseur au spectateur.

« Le doute m’habite », explique le chorégraphe en ouverture du Solo. Un spécialiste de la question et du sujet, René Descartes, l’avait dit avant lui : « Je ne suis pas cet assemblage de membres que l’on appelle le corps humain ». Je danse donc je suis, c’est un apport incontestable de Découflé à la philosophie.

 

« Cette pièce glisse une confidence en mode humour sur l’incertitude et l’inconfort intime de ce chorégraphe pourtant très populaire. Et sans doute est-ce cela qui donne à ce solo résolument magique, son goût discret de perplexité, cette fragilité qui émeut et séduit. À voir et revoir. » Télérama Sortir – Rosita Boisseau – 4 juillet 2012