Frédéric Costallat, danseur et chorégraphe en résidence à Visages du monde à Cergy depuis la saison dernière, explore un univers qui lui est cher : celui de l’exil, le 24 mars au Théâtre 95.
Après Exilé, Frédéric Costallat crée au Théâtre 95 Port d’attache, second volet d’un triptyque qui intègrera aux parties dansées des textes, et notamment du slam… Comme il l’avait fait il y a deux ans avec la compagnie cergyssoise Pro Phenomen, Joël Dragutin collaborera quant à lui à la dramaturgie.
La démarche très personnelle d’un jeune chorégraphe à découvrir…
Chorégraphie de Frédéric Costallat
Collaboration dramaturgique de Joël Dragutin
Texte/Slam de Djafar Lakrouz
Photo © Mathieu Jumelet
Note d’intention de Fréderic Costallat
C’est un paquet de vieilles photos jaunies, enfoui dans une malle que toute la famille voulait croire perdue depuis 23 ans. Un cousin a immortalisé sur pellicule les derniers moments d’insouciances de mes parents à Kinshasa. En cette fin de juillet 1992, mes parents espèrent encore pouvoir rester là, alors la famille sourit, on fait bonne figure. Ils refusent encore l’idée de devoir tout abandonner, là, dans cette ville, dans ce pays, où mon père a trouvé refuge à 18 ans en fuyant la France.
Mais, le retour en France sera inévitable, cruel et brutal ; la France, un pays, à la fois inconnu pour nous, et pourtant faisant bien partie de notre histoire…. À l’arrivée, on nous a pris pour des privilégiés, et parfois mal acceptés. Alors pour nous protéger, nos parents se sont murés dans le silence, pour se fondre, s’intégrer…
Le rideau est tombé sur la vie là-bas et pendant 23 ans ils ne parleront presque plus du Zaïre.
Cette pièce ouvre enfin ce rideau, leur donne de nouveau la parole, et nous aide à renouer avec notre famille restée sur place, et à retisser les liens brisés par cet exil forcé.
C’est l’histoire d’une blessure, celle d’une famille parmi tant d’autres contrainte de quitter un pays pour un autre, afin d’avoir une chance de vivre, et qui fait de la France son port d’attache.
C’est l’histoire de tous les déracinés !
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