Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a condamné, jeudi 28 janvier, l’hôpital de Moisselles à verser 26 000 euros de dommages et intérêts à Michèle Edaine, pour le préjudice causé par le décès de sa fille Florence. Elle attend désormais la décision de la Cour de Cassation.

« J’ai fait un grand pas.» souffle Michèle Edaine. Cette mère, qui a perdu sa fille unique en 2004, est soulagée. Elle vient d’obtenir gain de cause auprès du tribunal administratif de Pontoise. Ce dernier a condamné, jeudi 28 janvier, l’hôpital Roger Prévot de Moisselles à lui verser 26 000 euros de dommages et intérêts au titre du préjudice causé par le décès de sa fille Florence survenu une semaine après son hospitalisation pour dépression. Une victoire importante dans le combat qu’elle mène depuis douze ans pour faire reconnaître qu’il y a eu faute dans la prise en charge de sa fille de 28 ans. Alors plus que les dommages et intérêts, c’est surtout la responsabilité imputée à l’établissement public , qui lui importe. « Je veux simplement que la société reconnaisse que l’on a tué ma fille », s’exclame Michèle Edaine. La mère de Florence assure qu’elle ne fera pas appel. « Que j’ai 50 000€ ou 100 000€, ça m’est égal, ça ne me ramènera pas ma fille ! ». L’établissement public a, lui aussi, la possibilité de faire appel.

La Cour de Cassation devrait bientôt trancher

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Michèle Edaine, le portrait de sa fille décédée, Florence, dans les bras.

Une autre procédure, cette fois au pénal, est en cours. Elle vise deux psychiatres, le médecin de garde le jour du décès de Florence Edaine, ainsi que le chef de service. Condamnés en première instance à 12 mois de prison avec sursis et 1500 euros d’amende, en janvier 2013, pour homicide involontaire, la cour d’appel de Versailles les avait finalement relaxés en avril dernier après que le procès ait été reporté trois fois. « Anéantie » par la décision, Michèle Edaine s’est pourvue en Cassation. La Haute juridiction devrait se prononcer dans les prochains mois pour casser le jugement ou rejeter le pourvoi.

Les faits remontent au 14 mars 2004. Florence Edaine avait été admise dans le service psychiatrie pour des troubles comportementaux. Six jours après sa prise en charge, elle décédait d’une asphyxie. Les différentes expertises ont révélés que la prescription de deux neuroleptiques n’aurait pas dû être faite vu les symptômes que la patiente présentait.