Une dizaine de salariés de l’usine Saren, située à Sarcelles, est en grève depuis le 13 janvier. Les travailleurs demandent un renforcement des mesures de sécurité ainsi qu’une hausse mensuelle de 150 euros sur les salaires.

Capture d’écran 2016-01-19 à 17.22.03Les grévistes de la Saren, filiale de Véolia et d’Idex, n’abandonnent pas. Il y a une semaine, 14 des 30 salariés de l’Unité de Valorisation Energétique de l’usine d’incinération de déchets ménagers et de boues, basée à Sarcelles, ont décidé d’entamer un mouvement social. Première revendication, l’amélioration de la sécurité des salariés travaillant sur le site. « Une priorité », insiste un représentant CGT de l’entreprise, qui rappelle qu’un accident mortel s’est produit il y quelques mois.

 

Le 20 mai dernier, le responsable de la maintenance avait été enseveli sous des cendres lors d’une opération dans un silo. « C’est la résultante directe d’une politique qui nous pousse à nous mettre dans des situations dangereuses », insiste-t-il. Et d’évoquer les risque liés à la circulation de nombreux camions dans l’enceinte de l’usine provoquant des « tensions ».

 

De son côté, la direction se défend, assurant que « la Sécurité est au coeur des priorités des managers ». Elle décline également sa responsabilité dans le drame de l’année dernière. « L’accident mortel de mai dernier est tragique et regrettable. Notre collaborateur souhaitait résoudre un problème technique et bien faire son travail alors même que sa hiérarchie lui avait strictement interdit d’effectuer cette intervention ».

 

Les salariés ont cependant réussi à obtenir des avancées lors des négociations avec leurs supérieurs. « La direction a demandé aux managers de prendre en compte nos demandes, précise la CGT. La procédure de réception des camions doit également être revue », se réjouit le syndicat.

 

Un combat pour les salaires

 

Les négociations bloquent en revanche sur les revendications salariales. « Nous réclamons 150 euros de plus par mois et par salarié », assurent les grévistes. Une demande pour l’heure rejetée par la direction. « Les salariés grévistes demandent une augmentation de 7% pour l’ensemble du personnel. La direction ne répondre positivement cette demande », précise Véolia. Et d’ajouter : « Quatre réunions de négociation se sont tenues, des propositions ont été faites, certaines ont été acceptées, d’autres refusées ». Insuffisant pour les salariés, qui pointent des propositions « pas à la hauteur ». « La direction ne propose que d’augmenter que les bas salaires », se désole la CGT.

 

Enfin, les grévistes évoquent la baisse de leur prime d’intéressement. « L’accord d’intéressement triennal négocié et signé en 2013 avec les partenaires sociaux définis des objectifs (sécurité, financier et technique) à atteindre sur le site de Saren et déterminant le montant d’intéressement versé. Celui-ci peut varier d’une année sur l’autre en fonction de l’atteinte de ces objectifs », tranche l’entreprise, pour qui « le montant de la prime d’intéressement versée en 2015 correspond aux résultats de des objectifs atteints sur l’année 2014 ».

 

Quel impact pour les habitants ?

 

Reste à savoir si le mouvement se ressentira sur la facture d’une partie des habitants de Sarcelles dont le chauffage est assuré par l’usine, actuellement à l’arrêt. Une situation obligeant la municipalité à utiliser du gaz naturel, dont le coût est plus élevé. La direction se veut cependant rassurante. « Ces mesures n’auront aucun impact financier sur la facture des riverains », assure Véolia, qui a reporté sur la chaufferie de la ville de Sarcelles la production d’énergie.