Stéréoscopia invite à l’éveil des sens, au Théâtre des Arts, Cergy-centre, les 17, 18 et 19 décembre .

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Sur un plateau transformé en boîte isolée du monde, le dédoublement des corps et des gestes brouille la perception visuelle. Deux danseuses explorent un monde en parallèle, fait d’images presque semblables qui se dissocient. Individuellement immergé dans cet espace « Cinémascope » par l’intermédiaire de casques, chacun voit s’ouvrir un espace d’écoute de ses propres sensations. Un trouble chargé de densité poétique envahit l’espace du plateau et celui de nos propres corps-spectateurs. L’expérience sensible du voir dansé aux sons de soi…

Aux confins du théâtre, de la danse, de la performance et de l’installation plastique, les créations de Vincent Dupont créent un véritable « sensorium » où l’ensemble des paramètres – gestes, voix, lumière et son – participe à une reconfiguration du sensible et des modes de perception. En hommage au peintre florentin Jacopo Chimenti, le chorégraphe cherche dans Stéréoscopia l’écart entre deux images presque semblables. Les rapports entre attraction et répulsion, entre son propre corps et celui des danseuses, génèrent un trouble chargé de densité poétique, sans laquelle le dispositif ne serait que cabinet de curiosité.

 

Note d’intention
« En hommage au peintre florentin Jacopo Chimenti, Stéréoscopia cherche le relief, l’écart entre deux images presque semblables pour accéder à une perception nouvelle. Comme dans les dessins du peintre, qui représentent le même sujet vu par chacun des deux yeux, les corps de deux danseuses explorent un monde en parallèle fait de doubles, où le mouvement fait résonner cette vibration commune. Entraînés dans ce double solo, les corps vont progressivement accéder à un espace horizontal où la droite et la gauche sèment le trouble, perturbent la perception et menacent à tout instant de renverser le cadre. Ici, il ne s’agit plus d’une narration, mais d’une expérience à l’écoute de son propre double où la lumière et les objets viennent révéler le déplacement des émotions et leur potentiel, et où les sons créent l’écart entre ce que l’on voit et ce l’on entend. S’ouvre alors un espace d’écoute sur ses propres sensations. »
Vincent Dupont

 

stereoscopia_01Dans la presse
« Vincent Dupont n’est pas de ceux qui racontent des histoires. Son affaire à lui, c’est plutôt de démonter la machine pour nous faire voir comment ça marche. Inspirée du système de la stéréoscopie (comme les lunettes 3D), la scène est scindée en deux cadres où évoluent deux danseuses d’apparence similaire. Au début, leurs actions sont identiques, puis diffèrent légèrement, puis totalement. Équipés de casques audio qui nous isolent comme dans une bulle, nous nous trouvons reliés aux danseuses dont les mouvements et la respiration sont sonorisés. L’artiste nous invite ainsi à une expérience quasi hypnotique de la vision, mais aussi de l’espace sonore par un subtil travail de lumière, de musique et de son qui plonge chacun en lui-même et l’interroge. Inédit par rapport à ce qui est d’ordinaire proposé aux enfants, Stéréoscopia peut paraître radical. Ce qui n’empêche pas d’être drôle. »
Paris Mômes

« Il possède un talent spécifique, des obsessions étonnantes et le savoir-faire hypnotique qui fait parfois surgir des pièces vraiment inédites. Depuis 2001, Vincent Dupont conçoit des spectacles-installations comme des mystères visuels et auditifs. Cette fois, Stéréoscopia, pièce pour deux danseuses, s’intéresse à rendre palpables les différences entre deux images presque semblables. Sur scène, les deux interprètes s’amusent donc à semer le trouble au gré de leurs silhouettes de fausses jumelles. Un scénario pour perdre de vue la réalité, à tester en toute liberté dans une production qui s’annonce, comme souvent chez Vincent Dupont, tout en illusions et décalages. »
Rosita Boisseau, Télérama.fr

 

Création J’y pense souvent (…)

Conception  Vincent Dupont

Danse  Ariane Guitton, Aline Landreau

Musique, son  Maxime Fabre

Lumière Arnaud Lavisse

Dispositif scénique Vincent Dupont, en collaboration avec Sylvain Giraudeau et Marc Chevillon

Costumes  Éric Martin, Morgane Dufour

Travail de la voix Valérie Joly

Collaboration artistique Myriam Lebreton