Les avocats du Val d’Oise ont rejoint le mouvement de protestation national engagé contre la réforme de l’aide juridictionnelle. Plus d’une centaine d’entre eux s’est rassemblée devant le palais de justice de Pontoise ce mercredi. Les avocats prévoient une journée « justice morte » lundi.

C’est un geste fort que vient de faire Frédéric Zajac, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Val d’Oise. Il a remis les clefs de l’aide juridictionnelle, une manière pour la profession de dire qu’elle refuse d’assurer ce qu’elle considère être un service public si la réforme de Christiane Taubira rentre en vigueur en l’état. Derrière lui, ils sont plus d’une centaine. Le cortège de robes noires a ensuite pénétré le palais de justice de Pontoise pour aller, de salles en salles, demander le renvoi des audiences. Un mouvement de grève voté à l’unanimité quelques heures plus tôt en assemblée générale. L’un des objectifs de la réforme : permettre à un plus grand nombre de justiciables sans ressources de bénéficier des services d’un avocat. Sauf que pour financer l’augmentation de l’aide juridictionnelle, le texte prévoyait de prélever directement la profession, à hauteur de 15 millions d’euros en deux ans. Un point sur lequel est revenu la garde des Sceaux ce mercredi après-midi en annonçant qu’un amendement serait déposé pour supprimer cette disposition.

Des honoraires revus à la baisse

Cette marche arrière de la ministre ne met pas pour autant un terme à la grogne des avocats. S’ils attendent des garanties écrites, demeure encore un autre point de crispation. Cette réforme prévoit aussi une modification de la rémunération des avocats, prévue en fonction de chaque procédure. Les avocats dénoncent une baisse programmée de leurs honoraires, considérés déjà trop faibles en fonction du temps accordé.

 


Les avocats du Val d’Oise ont prévu une opération « justice morte » lundi devant le palais de justice. De nouvelles consignes devraient être communiquées vendredi par le Conseil National des Barreaux.