Depuis plusieurs mois, le collectif des Riverains d’Orgemont se bat pour faire annuler le permis de construire portant sur la création de deux bâtiments d’habitation, rue des Bûchettes à Argenteuil. Ce chantier aura pour conséquence la démolition d’une maison de maître, actuellement installée sur le terrain dédié au projet d’un promoteur.

Maison Argenteuil

Le collectif des Riverains d’Orgemont souhaite préserver une maison traditionnelle menacée de destruction

 

Pétitions, recours gracieux. Le collectif des Riverains d’Orgemont monte au créneau contre le projet immobilier du 5, rue des Bûchettes. Dans ce quartier largement pavillonnaire, l’idée de voir pousser deux bâtiments d’habitation inquiète. Le projet prévoit la construction de 21 logements répartis sur deux immeubles, en lieu et place d’une maison de maître bâtie sur un terrain de plus de 1000 m2 que ces habitants aimeraient voir préservée au nom du patrimoine local. « Le permis a été adopté sans concertation avec les habitants », assure le collectif qui affirme que l’un des deux immeubles, construit en coeur d’ilot, ne serait pas en accord avec le Plan Local d’Urbanisme.

 

« Nous allons nous retrouver devant des murs de béton de neuf mètre », redoute l’un de ses membres du collectif dont le logement se situe à proximité immédiate du 5, rue des Bûchettes. Les riverains évoquent entre autre les nuisances sonores, le manque de lumière, les difficultés, déjà existantes, pour stationner dans le quartier ainsi que des questions environnementales.  « Plusieurs grands arbres vont devoir être abattus », précise un membre du collectif. « 60% des espaces verts vont être remplacés par du béton », écrit le collectif au maire d’Argenteuil.

 

S’il rejette le projet du promoteur, dont le permis de construire a été accordé le 17 janvier dernier, le collectif des Riverains d’Orgemont propose d’autres pistes de réflexion portant sur le réaménagement de la maison existante en bâtiment public. « La municipalité pourrait préempter le terrain », la battisse pourrait servir « d’école de musique ou de MJC ». Pas certain cependant que la municipalité ait les moyens financiers de mener un tel projet. En attendant, ses membres ont engagé une action auprès du tribunal administratif pour tenter de faire invalider le permis de construire.

 

Le recours gracieux à l’étude

 

Du côté de la mairie, la question est prise très au sérieux. « L’élu en charge de l’urbanisme a déjà rencontré les riverains », précise-t-on au cabinet du maire. « Le projet respecte bien le Plan Local d’Urbanisme voté sous l’ancienne majorité PS », assure la municipalité, rappelant que le document a été attaqué en justice par l’équipe de Georges Mothron, alors dans l’opposition municipale. Et d’ajouter : « Nous attendons toujours la décision ».

 

La ville déclare que le recours gracieux du collectif est à l’étude. « Nous allons voir ce que nous pouvons faire et ce que nous allons faire ». L’équipe municipale assure qu’elle se pliera uniquement au droit : « Si nous tranchons, ce sera sur des arguments juridiques ».